Après la tentative de retour avortée de Marc Ravalomanana samedi, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a convoqué une réunion d’urgence à Pretoria pour discuter de la crise malgache. Il est ressorti que l’ancien président malgache pourrait rentrer « sans condition » et « sans tracasserie judiciaire », rapporte L’Express de Madagascar.
Les médiateurs de la SADC et les autorités de transition se sont retrouvés mardi pour discuter du sort de l’ex-président Marc Ravalomanana. A l’issue de la rencontre, les protagonistes de la crise malgache ont évoqué la mise en place d’une amnistie avant le 29 février, ce qui traduit l’annulation de toutes les poursuites lancées à l’encontre de l’ancien chef de l’Etat. En clair, Marc Ravalomanana pourra revenir à Madagascar librement, sans aucun risque de se faire arrêter par le régime de transition en place.
« C’est une option politique et non judiciaire selon la SADC », indique dans les colonnes de l’Express de Madagascar Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès de transition et chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. « Les articles 16, 18 et 20 de la Feuille de route devraient être appliqués avant le 29 février », insiste le responsable malgache, rappelant que ce texte prévoit un retour « sans condition » de tous exilés politiques, y compris l’ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud.
« Clairement, M. Ravalomanana espère qu’on accélère le processus d’amnistie et qu’on accélère son retour, il veut rentrer et nous devons nous assurer qu’il puisse le faire dans des conditions sûres », affirme lors d’un point presse Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales, en charge de la médiation de la crise malgache.
Pour sa part, le Premier ministre de transition, Omer Beriziky, s’est prononcé à demi-mot pour le retour sans quiproquo de Marc Ravalomanana. « Il faut trouver tous les moyens pour appliquer la Feuille de route dans un esprit de pardon. Si c’est la voie qui facilite son retour au pays, on procèdera ainsi », affirme-t-il devant la presse malgache.
« Maintenant, il faut agir dans un esprit de réconciliation et de concession. La sortie de crise n’est possible qu’avec cet état d’esprit », ajoute le chef du gouvernement malgache.
Samedi 21 janvier, l’avion qui devait rapatrier l’ex-président malgache a été empêché d’entrer dans l’espace aérien de Madagascar et a dû faire demi-tour, provoquant la colère de ses partisans. Le régime de transition en place a évoqué une menace pour la sécurité intérieure, ne cachant pas son intention de procéder à l’arrestation de l’ancien chef d’Etat dès sa descente d’avion. Marc Ravalomanana est sous le coup de trois condamnations par contumace depuis son éviction du pouvoir en mars 2009.