Un jeune homme est décédé des suites d’une crise cardiaque mardi soir alors qu’il était contrôlé par des policiers dans le hall d’un immeuble à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Ce décès a ravivé les tensions sur place, mais la préfecture a assuré que le " menottage " dont a fait l’objet la victime s’est déroulé "sans aucune violence."
Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime, âgée de 25 ans, se trouvait dans le hall d’un immeuble avec une dizaine d’autres personnes lorsque des policiers ont débarqué pour effectuer un contrôle de stupéfiants. Les agents de la brigade anti-criminalité (BAC) patrouillaient en tenue civile en début de soirée quand trois jeunes qui les prenaient pour des clients potentiels leur ont proposé du cannabis. Les fonctionnaires ont joué le jeu dans un premier temps avant de procéder à l’interpellation des dealers.
En attendant l’arrivée d’un véhicule de police pour embarquer les présumés trafiquants de drogue, l’un de ces derniers s’est mis à baver et s’est effondré. Les policiers ont alors prévenu les secours, mais le jeune homme est décédé très rapidement à l’hôpital. " (…) Un des jeunes, qui a 25 ans, a fait un malaise, les policiers lui font le bouche à bouche et les premiers soins et ensuite appellent les pompiers", raconte sur le micro d’Europe 1 le préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lamberta. Selon lui, le jeune homme a bien été "menotté", mais tout s’est passé "sans aucune violence."
"Le contrôle de police s’est passé normalement", assure la préfecture de Seine-Saint-Denis. "Les trois personnes étaient assises, menottées, mais le menottage s’était passé sans aucune violence, ce qui est bien précisé d’ailleurs par les deux amis du décédé", insiste le préfet.
Une dizaine de témoins qui ont assisté à la scène ont également confirmé qu’"il n’y a pas eu de violence", selon Le Parisien. En revanche, un jeune de la cité n’est pas de cet avis et il a livré à la presse une tout autre version de l’histoire. "Il leur a dit qu’il était malade, mais ils l’ont poussé. Ce n’est pas normal d’interpeller des jeunes dans ces conditions. Ils ont tué un jeune innocent", affirme le jeune homme qui dénonce des "violences policières". "Normalement, c’est plutôt une cité calme, ce n’est pas le Bronx. Mais quand on fait un contrôle violent, c’est de la provocation", déclare une autre habitante de la cité.
Selon les informations de la préfecture, "les pompiers (étaient) aussitôt arrivés sur place pour lui porter secours", sans parvenir à le réanimer. "La victime avait des problèmes de santé (...) Elle s’était rendue mardi après-midi à l’hôpital pour un examen de cardiologie", précise le préfet, qui cite des informations données par un ami de la victime.
Selon ses deux autres camarades, la victime était cardiaque et aurait pris un médicament déconseillé pour le cœur, "un Viagra, pour préparer sa soirée". Il était également en possession de substances illicites.
De source policière, l’Inspection générale des services (IGS, la police des polices) devrait être chargée de l’enquête. Ce drame intervient après celui survenu dans la nuit de la Saint-Sylvestre dans un quartier sensible de Clermont-Ferrand, où Wissam El-Yamni, 30 ans, est décédé après une interpellation "musclée", créant un climat de tension.