Didier Dérand, délégué régional de la Fondation Brigitte Bardot, va tenter son pari fou aujourd’hui : rallier Roches Noires à Boucan Canot à la nage pour prouver qu’il n’y a pas de risque pour les baigneurs de se faire attaquer par des requins.
Une traversée de plus de quatre kilomètres à la nage et braver les dangers pour une seule raison : faire taire la psychose qui s’est installée à La Réunion autour du requin. C’est le défi que s’est lancé Didier Dérand, le représentant local de la Fondation Brigitte Bardot.
Il estime que la peur du squale qui s’est installée dans notre département relève davantage de la psychose que d’une véritable question de sécurité. Ce plongeur et bodysurfeur (surf sans planche, utilisant uniquement la force du corps) va donc se mettre à l’eau dans le secteur où s’est déroulé une attaque mortelle de requin en septembre 2011. Il est bien conscient du danger mais il pense néanmoins "qu’en tant que nageur, je ne pense pas qu’il y ait de problème quelconque, ni en plongée sous-marine, ni en bodysurf".
Farouchement opposé aux prélèvements de requins autorisés par la préfecture, "c’est une infamie, un sombre arrangement politique (...) on va en sacrifier une vingtaine, peut-être même une cinquantaine", il est plutôt favorable à la mise en place de dispositifs de sécurité, évoquant des patrouilles en PMT ou encore des shark-shields.
Ce dimanche, tous les regards seront tournés vers Saint-Gilles. Mais s’il réussit son pari, rien en revanche ne garantit que les autorités vont de nouveau autoriser la baignade à Boucan Canot et aux Roches Noires en dehors des zones sécurisées. Mais sa démarche participera certainement à faire avancer le débat sur la gestion du risque requins à La Réunion et faire réfléchir quant à l’avenir de la baignade et des activités nautiques notamment sur les plages de la côte Ouest.