Deux campements de Roms, soit près de 200 personnes, ont été évacués par les forces de l’ordre ce matin à proximité de Lille. Les associations crient au scandale.
Opération policière de grande envergure à Hellemmes près de Lille. Près de 200 Roms, dont une soixantaine d’enfants, ont été évacués d’un camp provisoire où il s’étaient installés. Dominique Bur, le préfet du Nord Pas-de-Calais, avait annoncé il y a quelques semaines l’intention de déloger ces gens du voyage du terrain qu’ils occupaient illégalement.
Peu après 8h30, un convoi constitué de voitures et de camionnettes tractant les caravanes et escorté par des motards de police s’est mis en route. Commencée très tôt dans la matinée aux alentours de 6 heures du matin, cette évacuation a été mise en oeuvre "suite à une ordonnance d’expulsion que nous a délivrée le tribunal de grande instance", a précisé la préfecture du Nord. Aucune solution de relogement n’a été trouvée à l’heure actuelle pour ces familles.
"Tout est en train d’être enlevé. C’est une atteinte aux droits fondamentaux des hommes. Que vont devenir ces familles ?", a estimé le père Arthur Hervet, 73 ans, un prêtre qui défend la cause des Roms et qui a assisté à l’évacuation. Connu pour s’être opposé à Nicolas Sarkozy en 2010, il s’est dit "atterré par la décision des pouvoirs publics" et a baptisé hier une dizaine d’enfants roms pour dénoncer cette expulsion annoncée.
Les autorités ont engagé cette évacuation, notamment sous la pression des riverains. Les habitants du quartier de la rue Verte à Villeneuve-d’Ascq s’étaient rassemblés en collectif pour demander l’expulsion des Roms installés depuis deux ans. La communauté urbaine de Lille, présidée par Martine Aubry, a pointé du doigt les problèmes de sécurité et l’afflux de ces populations dans l’agglomération. La LMCU et l’Etat avaient conjointement engagé une procédure devant la justice pour que soient démantelés ces campements illicites.