1,8 milliard de dollars, soit environ 1,27 milliard d’euros. C’est le montant des placements que le régime du colonel Kadhafi aurait confié à la Société Générale. C’est le quotidien Le Monde qui révèle cette information dans son édition du jour, alors que les avoirs du dirigeant libyen détenus à l’étranger sont gelés depuis des mois.
Ces fonds sont issus de la rente pétrolière de la Libye, rapporte
Le Monde, relayant l’indignation des défenseurs des droits de l’homme. "
Les grandes institutions financières privées ont accepté de faire fructifier l’argent du régime libyen en dépit des risques évidents de détournement des avoirs de l’Etat à des fins personnelles", fustige Chalmian Gooch, directrice générale de Global Witness, citée par le quotidien. Pour elle, "
ces banques ont aidé à renforcer un pouvoir obscène ".
Cependant, " la Société générale a agi en toute légalité ", estime Le Monde, car l’établissement français "a vendu ses produits financiers avant les sanctions économiques internationales". Mais le quotidien souligne également que " la banque française s’est bien gardée de reconnaître publiquement l’existence de ces placements opaques lui offrant des marges importantes ". Et d’ajouter "Cumulant coûts et risques faibles, la gestion de tels patrimoines est une activité très lucrative ".
Contacté par Le Monde, le lobby bancaire indique " qu’il lui est impossible de séparer les actifs nationaux de la fortune personnelle des dirigeants nord-africains ou proche-orientaux ". Et il rappelle que le régime du colonel Kadhafi " était choyé par Washington, Londres et Paris jusqu’au déclenchement de la rébellion ".