Après avoir reçu la visite d’un expert du bureau Véritas la semaine dernière, les pompiers de la caserne de Saint-Benoit attendaient avec impatience les résultats des prélèvements envoyés en métropole. Malgré ces analyses, leur inquiétude est toujours d’actualité et pour dénoncer la présence d’amiante dans leur lieu de travail, les soldats du feu ont décidé de manifester dans les rues de Saint Denis, ce matin au siège du SDIS.
Mise en évidence dans un rapport datant de 2006, la présence d'amiante dans les locaux de la caserne de Saint Benoît a fait naître les pires inquiétudes dans les rangs des soldats du feu.
Après avoir créé le collectif "Cohésion pompiers anti-amiante 974", les sapeurs pompiers de Saint Benoît ont décidé de passer à l'action en déposant un préavis de grève valable à compter de ce jour. La présence d'amiante a bel et bien été confirmée entre les murs de la caserne et aujourd'hui, les sapeurs pompiers se mobilisent afin de dénoncer "la gestion de cette crise par le SDIS (Service Départemental d'Incendie et de Secours)". Quant aux derniers prélèvements envoyés en métropole, tous les résultats ne sont pas encore arrivés. Les tests réalisés sur les murs sont tous négatifs mais les pompiers réunionnais attendent les résultats des prélèvements d'air qui doivent arriver aujourd'hui ou demain.
Les soldats du feu critiquent l’absence de mesures de protection lors des travaux de désamiantage effectués dans le bâtiment. Le "Collectif pompiers anti-amiante 974" a également déposer une plainte contre le Service Départemental d’Incendie et de Secours. Bien qu'un sasse ait été mis en place dans la caserne afin de délimiter la zone contaminée - à l'étage -, les pompiers déplorent que cette action ne soit qu'un emblème puisqu'il s'agit d'une bâche installée dans le bas de l'escale.
Face à cette situation, les sapeurs pompiers de Saint Benoît affirment qu'ils sont "abandonnés". Ce matin, la manifestation programmée dès 6h30 devant le SDIS devrait réunir des soldats du feu venus de toute l'île puisque le préavis de grève lancé par les pompiers concernent toutes les caserne de la Réunion. Un service minimum sera toutefois assuré.
Aujourd'hui encore ; les pompiers se disent très inquiets. Ils se plaignent de n’avoir toujours pas passé de visite médicale et dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail. Hier, une réunion organisée par la direction du SDIS visait à rassurer les sapeurs pompiers mais ces derniers restent vigilants quant à la présence de ce produit cancérigène dans les locaux de la caserne.