S’engouffrant dans la brèche creusée par les aveux du Lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina sur le changement de régime en 2009, l’ancien Président Marc Ravalomanana a porté plainte hier auprès du Doyen des juges d’instruction d’Antananarivo en se constituant partie civile.
"La justice malgache a aujourd’hui une occasion unique dans son histoire de montrer au peuple malgache et au monde entier qu’elle est indépendante, qu’elle est la gardienne des libertés, et qu’elle a le sens de l’honneur".
Pour rappel, le Lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina venait d’être entendu sur l’affaire de la mutinerie avortée dans une base aéronavale en novembre au tribunal de justice quand il s’est précipité vers les journalistes pour leur dire : "j’ai été payé pour un double coup d’Etat en 2009".
Il n’en fallait pas autant pour que le principal intéressé monte au créneau, lui qui a toujours maintenu être victime d’un coup d’Etat. Marc Ravalomanana fustige donc le Lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina et tous ses complices qui ont brutalement et illégalement mis fin à son mandant de Président de la République, pour lequel il a été "démocratiquement élu jusqu’en 2012". Ce dernier de rappeler que le renversement d’un gouvernement démocratiquement élu par la force ne saurait être toléré au 21e siècle et que c’est condamné par le droit international.
Marc Ravalomanana lance donc un véritable défi aux autorités judiciaires malgaches. La Ministre de la Justice Christine Razanamahasoa a de son côté confirmé que la plainte a été bel et bien reçue, sans pour autant porter des réflexions. Il est à noter que personne proche du pouvoir actuel n’a émis jusqu’ici un commentaire sur les aveux du Lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina.