Une directive européenne interdira, le premier avril prochain, la vente de plantes médicinales non testées. C’est la fin d’un commerce pour les nombreux tisaneurs de la Réunion. A Saint-Paul, l’un d’entre eux dénonce à demi-mot un lobby pharmaceutique.
Finis les remèdes lontan et les tisanes grand-mère. Une nouvelle législation européenne interdira dès le premier avril prochain la vente de plantes médicinales non testées par des laboratoires.
La Directive sur les produits traditionnels à base d’herbes médicinales mettra donc fin à un marché relativement conséquent à la Réunion où les remèdes traditionnels sont très utilisés.
A Saint-Paul, les clients se succèdent d’ailleurs ce matin chez Christian, qui tient un commerce de plantes médicinales. Une femme arrive, presque en pleurs. Elle a accouché il y a 10 mois et subit des douleurs au dos depuis. Après avoir consulté des médecins, elle a eu recours aux tisanes pour apaiser ses souffrances.
D’autres clients ont depuis longtemps arrêté de consulter les médecins et s’en remettent, comme leurs grands-parents le faisaient, à la médecine traditionnelle et aux plantes. Pour eux, celles-ci ont fait leurs preuves depuis des décennies à la Réunion et des siècles dans le monde.
D’autant plus que les polémiques sur les médicaments dangereux comme le Mediator ne manquent pas de venir inquiéter les patients. L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé vient tout juste de publier une liste de 59 produits pharmaceutiques sous surveillance.
Chez les pharmaciens, la législation est plutôt bien acceptée. Pour plusieurs professionnels interrogés, il s’agit de lutter contre les charlatans qui vendent des produits inutiles.
La guerre est annoncée entre les pharmaciens et les tisaneurs, alors que ceux-ci dénoncent un lobby pharmaceutique pour leur empêcher de vendre leurs produits.