Pendant que les salariés de la Séchilienne Sidec poursuivent leur mouvement de grève, la colère monte au sein de la population qui n’accepte pas "d’être prise en otage" de la sorte.
Au Moufia comme partout dans l’île, les habitants ne cachent plus leur ras-le-bol. Depuis dimanche soir, ils ne peuvent plus rien faire du fait des coupures d’électricité intempestives. Les provisions alimentaires qui périssent, l’impossibilité de regarder la télé, de consulter ses mails ou tout simplement l’obligation de s’éclairer à la bougie exaspèrent la population.
Les salariés de la Séchilienne Sidec revendiquent une majoration de leur salaire et pour obtenir gain de cause, ils ont assuré qu’ils iraient jusqu’au bout. Pour les Réunionnais, qui subissent de plein fouet les conséquences de ce mouvement social, cette situation doit cesser. Les grévistes de plus en plus impopulaires sont vus par les habitants comme des personnes "irresponsables", "égoïstes", qui "ont pris la population en otage sans se soucier davantage des répercussions de leur action".
Pour les commerçants, "c’est la galère", comme ils le disent. Nicole a son salon de coiffure dans le quartier du Moufia. Cette grève lui a déjà fait perdre beaucoup d’argent. Avec les nombreuses coupures d’électricité, les électriciens ont eux aussi fort à faire. Appelés à se déplacer sur toute l’île pour assurer la maintenance des matériels électriques (groupes électrogènes, etc) ils ne savent plus où donner de la tête.
Face à cette situation critique qui perdure, la population se sent "prise en otage" et profite de toutes les occasions pour crier son mécontentement.