Marie se bat depuis bientôt deux ans contre l’administration policière de Seine-Saint-Denis. Son fils Manu a été victime d’une agression et des insultes de la part de ses collègues. Depuis il ne peut pas reprendre le travail.
Deux ans d’arrêt de travail et une impasse. Le combat contre la police de Manu* et de sa mère Marie*, originaires de Saint-Denis, s’avère compliqué. Lui même policier au commissariat de Sevran en Seine-Saint-Denis, Manu a été victime d’une agression et de harcèlements par deux collègues.
En mars 2009, alors qu’il est affecté au standard téléphonique du commissariat, il appelle deux de ses collègues de terrain pour leur demander d’aller soutenir une équipe de pompiers sur une opération.
Ceux-ci refusent, affirmant être déjà occupés sur une autre opération. Manu insiste, avant qu’un supérieur n’intervienne pour confirmer qu’il a besoin de l’aide des deux agents de terrain sur l’opération qu’ils annonçaient.
A leur retour au poste, l’un des deux policiers s’en prend au jeune Réunionnais : "Tu te prends pour qui pour me parler comme ça sur les ondes ? Je ne suis pas ton chien ; tu n’as pas à me parler comme ça, espèce de bâtard".
Manu est ensuite étranglé et menacé de coups de poing. Ce sont les faits indiqués par Manu dans son rapport enregistré à la police.
L’affaire est révélée par le Journal de l’île. La mère de Manu fait part de son désarroi devant la caméra d’Antenne Réunion. Ne souhaitant porté préjudice à la carrière de son fils, elle préfère parler à visage masqué et sous un prénom d’emprunt.
Après cette affaire, Manu a bénéficié de deux jours d’arrêt de travail pour les contusions reçues à la gorge et de quinze jours pour "retentissement psychologique". Mais cela fait maintenant près de deux ans qu’il n’est pas retourné travailler au commissariat de Sevran.
Les médecins pensent qu’il peut reprendre le travail, mais pas dans ce commissariat. Manu espère donc une mutation dans un commissariat de région parisienne, mais la direction s’y oppose.
Pis, il n’a pas été remboursé pour les frais médicaux. La préfecture de police estime que ses arrêts maladies n’entrent pas dans le cadre du travail, alors que Manu a été agressé dans le commissariat et portait d’ailleurs son uniforme au moment des faits.
Les procédures engagées par Manu et sa mère auprès de la police des polices se retournent même contre eux. L’affaire sera portée au tribunal correctionnel de Bobigny. L’avocat contacté par Marie pour défendre son fils à demandé une citation directe des deux collègues, agresseurs présumés.
* : prénoms d’emprunt