Les répressions meurtrières s’accentuent en Syrie malgré l’arrivée des observateurs dépêchés par la Ligue arabe. Au moins 15 civils ont été tués hier dans tout le pays, notamment à Homs, ville berceau de la contestation contre le président Bachar al Assad. Les Etats-Unis ont dénoncé une " répression accrue " orchestrée par le régime syrien, tandis que la France a mis en garde contre "toute tentative de dissimulation et de manipulation" des autorités syriennes. Plus optimistes, les émissaires de l’organisation panarabe se disent en revanche satisfaits de leur premier jour de mission à Homs.
Après le massacre d’au moins 30 manifestants lundi, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a déploré mardi la mort d’au moins 15 civils dans toute la Syrie, dont six tués à Homs lors d’affrontements avec les forces de sécurité. Selon l’organisation OSDH basée en Grande-Bretagne, l’armée fidèle à Bachar al Assad a tiré des gaz lacrymogènes sur plus de 70 000 manifestants qui se sont rassemblés à Homs, foyer de la contestation anti-gouvernementale.
En dépit des violences qui ont éclaté mardi, des observateurs arabes qui venaient d’entamer leur mission en Syrie se disent satisfaits et estiment leur première visite à Homs "très bonne". "Je retourne à Damas pour des entretiens et je reviendrai à Homs demain", déclare à la presse le général Moustafa Dabi, chef des observateurs de la Ligue arabe. "L’équipe reste à Homs. La journée a été très bonne et toutes les parties se sont montrées coopératives", ajoute l’officier soudanais.
Malgré l’arrivée des observateurs arabes, le régime syrien a maintenu la violente répression sur la population civile. Les Etats-Unis ont déploré mardi que le régime de Bachar al Assad ait accru la répression juste avant le début de la mission de la Ligue arabe dans le pays. Quant à la France, elle a mis en garde contre "toute tentative de dissimulation et de manipulation" des autorités syriennes au cours de la mission des observateurs de l’organisation panarabe en Syrie.
"La communauté internationale sera particulièrement vigilante à toute tentative de dissimulation et de manipulation à laquelle le régime de Damas pourrait se livrer", déclare le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero lors d’un point de presse. La diplomatie française souligne que jusqu’à présent, "le régime de Damas n’a ménagé aucun effort pour travestir la réalité" dans le pays.
Seul bon signe noté depuis l’arrivée d’observateurs internationaux en Syrie, l’armée a retiré ses chars et blindés du quartier sunnite de Baba Amro, qui était le théâtre lundi du massacre de plus de trente civils.
Le dernier bilan de la répression en Syrie s’élève à 5 000 morts selon l’ONU.Plus de 14 000 personnes ont été arrêtées et 12 400 ont fui le pays depuis le début de la violence en mars dernier, d’après une dernière estimation donnée par les Nations Unies.