La démarche de Marine Le Pen est inédite : en tant que chef de parti, elle s’est directement adressée aux Préfets dans un courrier. A la fin de sa lettre, Marine Le Pen précise que certains préfets l’ont contactée mais ce n’est pas le cas du Préfet de la Réunion Michel Lalande. Contacté à ce sujet, la Préfecture de la Réunion précise que cette lettre était adressée à Madame le préfet et qu’elle a donc fait l’objet d’un "classement vertical".
L’opération séduction de Marine Le Pen auprès des préfets n’a vraiment pas fonctionné sur le département ! Tout d’abord, une erreur s’est glissée puisque ce courrier envoyé par la chef de file du Front National était adressé à Madame Le Préfet ! Le service de communication de la Préfecture de la Réunion explique que ce courrier a donc dans un premier temps fait l’objet d’un "classement vertical".
Le préfet Michel Lalande considère qu’il s’agit "d’une initiative inédite et qui consacre une méconnaissance assez grave de la déontologie des hauts fonctionnaires en général et des préfets en particulier, déontologie qui leur impose une stricte obligation de neutralité et de réserve dans l’exercice de leurs fonctions".
La démarche de Marine Le Pen est tout de même qualifiée d’ exceptionnelle dans l’histoire de la Ve République puisque jusqu’à maintenant, aucun chef de parti ne s’était directement adressé aux préfets.
"Les grands serviteurs de l’État réellement soucieux de l’intérêt général n’ont aucune raison de redouter notre arrivée au pouvoir et l’application des idées que je porte", écrit Marine Le Pen dans un extrait de la lettre publié mardi sur le site internet du Point."Au contraire ! La perspective de redressement que je leur offre m’apparaît correspondre à ces moments de notre histoire où l’intelligence collective a su rencontrer un projet national et un espoir populaire", ajoute cette dernière.
Autre point important : à la fin de sa lettre, Marine Le Pen précise que certains préfets l’ont contactée, "accréditant ainsi l’idée qu’une partie de l’appareil d’Etat la soutient".
Selon Le Point, Daniel Canepa, président de l’Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, a répondu à la présidente du Front national, sous forme d’un "rappel" républicain."Les préfets en poste territorial n’ont nullement vocation à prendre parti pour tel ou tel projet politique", souligne Daniel Canepa, selon des extraits publiés par Le Point. Avant d’ajouter : "les préfets exercent, conformément à la déontologie républicaine, de manière apolitique et dans un souci de respect scrupuleux de leurs obligations de neutralité et de réserve leurs fonctions de représentants de l’État".