A l’occasion d’une conférence de presse donnée cet après-midi, Paul Vergès a de nouveau critiqué la politique gouvernementale menée par Nicolas Sarkozy. La mesure visant à raboter les niches fiscales en Outre-Mer qui a été votée par le gouvernement cette semaine offre une nouvelle occasion au Chef de l’Alliance de fustiger le parti au pouvoir. Les professionnels ont eux aussi livré leurs inquiétudes ce vendredi.
Lors du dernier conseil des ministres, le gouvernement qui annonçait depuis plusieurs jours déjà la mise en place de nouvelles mesures concernant les niches fiscales a entériné son projet. Résultat, l’Outre-Mer jusqu’ici épargné sera lui aussi concerné par le coup de rabot de 10% sur les niches fiscales.
Vivement critiquée par les chefs d’entreprise, cette mesure est également fustigée par l’opposition. Paul Vergès s’exprimait aujourd’hui sur le sujet. Le Chef de file de l’Alliance a rappelé le discours prononcé par le Président de la République lors de son dernier passage dans l’île. Nicolas Sarkozy avait en effet "exalté le développement durable dont le socle est l’énergie renouvelable". Le 19 janvier dernier, le Président avait d’ailleurs déclaré en parlant du photovoltaïque : "c’est par ce-dernier que passera l’indépendance énergétique de l’île".
Pour Paul Vergès, la mesure votée par le gouvernement ce mercredi 29 septembre est aux antipodes de la position adoptée par le Chef de l’Etat français au début de l’année. Le Chef de l’Alliance a également présenté ce coup de rabot des niches fiscales comme une action illogique et scandaleuse. Pour lui, "Nicolas Sarkozy supprime toutes les possibilités". Paul Vergès a en outre mis l’accent sur le gel de la participation budgétaire de l’Etat en faveur des collectivités locales qui devrait avoir des conséquences importantes pour le développement de l’île.
Cet après-midi, les professionnels s’étaient eux-aussi réunis pour partager leurs inquiétudes. Conscients qu’il y a eu des abus, ils regrettent toutefois la brutalité de cette mesure. Eux qui espéraient bénéficier de la défiscalisation cinq années encore, autrement dit le temps que le coût de revient du kilowatt- heure produit par le photovoltaïque soit égal à celui produit par le thermique sont aujourd’hui déconcertés.
Les solaristes expliquent que la suppression de la défiscalisation et donc la disparition des leviers de vitesse rendront impossible de nombreuses installations. ces acteurs économiques nourrissent un faible espoir de voir les choses évoluer. La baisse des aides fiscales à l’énergie solaire sera définitivement actée avec le vote fin décembre du budget 2011.