L’enjeu électrique pour la Réunion repose à la fois sur la consolidation de la notion de service public de l’entreprise EDF mais également sur la capacité des réunionnais à produire eux-mêmes de l’électricité.
L’électricité tient un rôle important en matière d’aménagement du territoire et de développement économique et social de notre île. Le taux de croissance énergétique annuel moyen dans notre île est de 3,1% sur les cinq prochaines années. A ce jour, la filière électrique représente 300 entreprises, 5 000 salariés et pèse environ 5% du PIB.
La révolution électrique est en cours dans notre île mais une refonte du système est nécessaire. Le Conseil économique, social et environnemental de la Réunion (CESER) vient de rendre un rapport de 45 pages sur l’enjeu électrique dans notre île. Un travail qualitatif qui démontre que nous cherchons toujours à répondre à l’enjeu de la consommation puisque 42 % des abonnés en zone rurale sont mal alimentés, et que nous ne sommes pas placés dans une démarche de développement durable.
EDF jouant toujours un rôle prépondérant en matière énergétique en terme de production, de transport et de commercialisation, le CESER, compte tenu de l’arrivé sur le marché de l’électricité de nouveaux entrants demande "une lisibilité de l’intervenant historique concernant sa stratégie d’intervention à court, moyen et long terme sur notre île, ainsi qu’un effort plus grand de communication et d’échanges".
De plus il demande que la notion de service public de l’électricité soit posé avec encore plus d’acuité que pour l’hexagone. La commission développement durable "refuse toute tentative de marchandisation de l’électricité à la Réunion", et défend le principe de la péréquation tarifaire entre les territoires afin d’éviter avec l’entrée de nouveaux acteurs, une baisse des prix dans les régions fortement urbanisées et augmentation des prix dans les collectivités isolées et plus modestes comme notre île. Il s’agit de garantir la continuité du service et de l’approvisionnement énergétique sur l’ensemble du territoire au moment où le développement des énergies renouvelables est perceptible.
Mais c’est la volonté d’impliquer plus largement les réunionnais dans la production électrique qui est la plus intéressante. Selon le Conseil une réflexion doit être menée pour développer "en nombre" des capacités de production individuelle accouplée à un système de stockage efficace.
Cela permettrait de donner une autonomie énergétique au foyer équipé qui aurait par la même occasion le contrôle sur sa consommation et qui induirait une diminution de l’appel de puissance du réseau électrique EDF.
Pour les énergies renouvelables le CESER estime qu’il faut garantir la pérennité des investissements réalisés par le secteur privé, développer les fermes agri-solaires en évitant la concurrence avec les activités agricoles et répondre aux questions posées du traitement des déchets spécifiques.
Un schéma énergétique global qui constituerait un choix de société et permettrait la mise en place d’une autonomie énergétique en matière de production électrique.