La situation s’enlise de plus en plus en Côte d’Ivoire. Alors que Laurent Gbagbo a réitéré son intention de rester au pouvoir coûte que coûte, son adversaire Alassane Ouattara a lancé un appel à une grève générale à partir de ce jour dans tout le pays.
Face à la "tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo", la coalition de partis soutenant Alassane Ouattara, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a appelé à "cesser les activités jusqu’au départ du pouvoir de Laurent Gbagbo" dans un communiqué publié hier.
Par ailleurs, Laurent Gbagbo s’isole de plus en plus de la Communauté internationale qui entend appliquer les sanctions qu’elle a prononcée à l’encontre de l’ancien président et de ses proches. Ainsi, l’avion présidentiel a été bloqué à l’aéroport de Bâle-Mulhouse à la demande de la France et d’Alassane Ouattara où il subissait une inspection technique.
Le Quai d’Orsay a confirmé que cette décision a été prise en réponse à une demande "des autorité légitimes" de la Côte d’Ivoire, en l’occurrence, le camp Ouattara. Interrogé par Le Figaro, Laurent Gbagbo a indiqué être la cible d’un complot organisé par les Etats-Unis et la France qui a pour but de l’éloigner du pouvoir.
Le président sortant est aussi actuellement sous la menace d’une éventuelle intervention militaire des pays africains voisins membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Réunie vendredi à Abuja, la Cedeao n’a pas écarté de renverser Gbagbo par la force s’il ne partait pas de lui-même.
Une mission de la communauté dirigée par les présidents Boni Yayi du Bénin, Ernest Koroma de la Sierra Leone et Pedro Pires du Cap-Vert, est attendue mardi à Abidjan pour proposer à Laurent Gbagbo "une sortie de crise par le dialogue".
Pour rappel, Alassane Ouattara a été désigné vainqueur du second tour de la présidentielle du 28 novembre avec 54.10% des voix, des résultats certifiés par l’ONU mais rejetés par Conseil constitutionnel qui a proclamé contre toute attente la victoire de Laurent Gbagbo.