La compagnie Air France a décidé de faire voyager les enfants sans adulte à proximité immédiate afin d’éviter toutes accusations d’attouchements sexuels sur des mineurs non accompagnés à bord de ses avions. Du côté des syndicats, le risque de cette décision est de mettre en cause la sécurité des enfants pendant le vol.
La nouvelle réglementation de la compagnie Air France concernant les UM ("unaccompanied minors") stipule qu’"il ne doit pas y avoir de passager adulte sur le même bloc siège sauf en cas de cabine complète". Cette mesure vise à éviter les accusations d’attouchements sexuels sur les mineurs qui voyagent non-accompagnés.
Selon Libération.fr, cette directive figure dans le nouveau manuel de sécurité et de sauvetage des personnels navigants commerciaux (PNC) édité en février 2010. Elle aurait été édictée à la suite de plaintes sur des vols long-courriers en particulier, vers les Etats-Unis, selon plusieurs sources internes.
La prise en charge des enfants de 4 à 12 ans nécessite un maximum de précautions, d’où cette directive appliquée la compagnie Air France. Du côté de la compagnie Corsairfly, la procédure mise en place vise à placer le mineur qui voyage non-accompagné à côté d’une femme car statistiquement, la pédophilie est plus le fait d’hommes.
Le texte interne à Air France précise toutefois que « la présence d’un passager adulte sur un bloc siège adjacent, en priorité, le siège situé de l’autre côté de l’allée est impérative ». Mais pour les syndicats, cette précaution est jugée insuffisante puisque ces derniers estiment que cette directive va à l’encontre de la sécurité des vols et des enfants par le passager assis de l’autre côté ne peut pas intervenir en cas d’incident.
Pour rappel, les syndicats tiennent à souligner que les consignes en cas de dépressurisation présentées par l’équipage au début du vol précisent que "l’adulte doit s’équiper du masque à oxygène avant de mettre celui de l’enfant assis à côté de lui". Dans le même sens, cette directive serait "incompatible avec la procédure de préparation de la cabine en cas d’évacuation d’urgence qui préconise de mettre les enfants entre deux adultes", relève le même syndicat.
« Pour le service juridique d’Air France, les probabilités d’attouchements sexuels sont plus élevées que celles de dépressurisation d’urgence », soulignent plusieurs PNC sur le site Libération.fr, souhaitant garder l’anonymat.
A noter également : certains pilotes ont décidé de ne pas appliquer cette directive car ils estiment que la vie des enfants peut être mise en danger.