86 Roms ont quitté la France hier. 139 autres devraient les suivre aujourd’hui. Ils seront au total 850 à être reconduits hors du territoire français d’ici la fin du mois.
Alors que les critiques pleuvent de partout autour des expulsions des Roms, le gouvernement français reste inflexible et continue de raccompagner à la frontière les Roms en situation irrégulière.
La Commission européenne a rappelé que la France "doit respecter les règles" sur la liberté de circulation et d’établissement des citoyens européens. Un rappel à l’ordre qui n’a fait aucun écho à Paris. L’exécutif français défend sa politique et assure ne violer aucune règle.
Ces personnes ont été expulsées sur la base de retour volontaire, justifie le ministre de l’Immigration, Eric Besson. En effet, les Roms concernés par la mesure d’expulsion ont bénéficié de l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur.
Afin de tempérer la polémique, le ministre Besson a indiqué que ces expulsions n’ont rien d’exceptionnel. " Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine ", a déclaré le ministre. M. Besson a indiqué que le vol d’hier était le 25e du genre à avoir été organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumaine et de la Bulgarie.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, n’est pas allé par quatre chemins pour justifier les opérations d’expulsion des Roms. " Quand un ressortissant européen n’a aucun moyen de subsistance en France, il n’a pas le droit d’y séjourner plus de trois mois", a-t-il lancé sans détour.
De son côté, le gouvernement roumain s’inquiète de la prise en charge des Roms rapatriés. Il en appelle à l’Union européenne à mettre en place un programme européen d’intégration des Roms.