Juteux, sucré, la peau dorée par le soleil : en apparence, un ananas comme les autres. Pourtant, à bien y regarder, le Flhoran est bien plus gros que son cousin le Victoria.
Et ce n’est pas la seule de ses qualités. Déjà dix cultivateurs du nord et de l’est réunis en association ont adopté le dernier né des ananas réunionnais, comme Clément Fabrice, vice-présient de l’association "Panier Exotique" : "je me suis lancé dan cette variété en raison du volume du fruit ; le rendement à l’hectare est beaucoup plus intéressant que le Victoria ; et en période d’hiver c’est un gros avantage car ce fruit n’a pas de tâches noires".
Plus gros, plus rond, plus productif, peut-être plus résistant, nous n’en saurons pas plus : la formule reste secrète. Issu d’un croisement entre les espèces Manga et Manzana, ce petit métis en est encore au stade de l’expérimentation. "C’est le CIRAD qui nous avait proposé de faire des essais à différentes altitudes ; on a commencé à 100 m d’altitude pour finir à 450 m.. En introduisant cette variété sur la parcelle ça nous a permis d’amener une nouvelle variété et donc de diversifier l’exploitation" explique Jean-François Saint-Pierre, agriculteur à Bras-Panon. Diversifier l’exploitation en pleine période de crise, une idée intéressante pour ces producteurs de canne et d’ananas, surtout en période de crise mondiale. Mais l’arrivée du Flhoran 41 ne constitue pas pour autant une menace pour l’ananas roi. "Au départ on est des producteurs de Victoria, donc le but ce n’est pas de le concurrencer... Le Flhoran 41 va principalement servir à la transformation. En jus, en pulpe, en tranche, sous vide pour livraison a des collectivités" explique Frédéric Loriche, président de l’association "Panier Exotique".
Pensé pour une production plutôt industrielle l’ananas sera donc peu présent sur les étals des marchés. Introduit en 2001, présenté en 2009 il sera commercialisé dès l’année prochaine.