Les corps du crash n’ont pas encore été rendus aux familles qu’une polémique est née au sein des familles des proches. Elles sont peur de ne pas récupérer leurs proches. Deux victimes ont déjà été enterrées en dehors des Comores....
“Nous n’accepterons point que nos proches soient enterrés en Tanzanie ou hors de notre pays. Parce que nous devons même choisir un cimetière commun pour qu’il devienne ensuite un lieu de recueillement.”
Telle a été la déclaration tenue par Elkabir quand il a représenté toutes les familles des victimes, lors d’une cérémonie organisée jeudi matin à l’assemblée nationale.
Alors que de leur côté, “ le comité des ulémas, s’appuyant sur les préceptes de la religion”, et en parfait accord avec “la proposition de leurs frères ulémas tanzaniens”, jugent préférable de les enterrer sur place, c’est-à dire, en Tanzanie.
Les ulémas soutiennent que cette “approche émotive” des choses rompt quelque part avec l’éthique musulmane, voire même avec le droit.
Un membre du comité, le docteur Abdoulhakim Mohamed Chakir, s’explique en déclarant : “Nous avons effectivement demandé à l’autorité comorienne d’accepter la proposition de nos frères ulémas tanzaniens, d’enterrer ces corps sur place car ils commencent à se décomposer. Il faut savoir que c’est un péché pour le musulman de laisser traîner l’enterrement d’un cadavre.”
De ce fait, entre l’éthique religieuse (musulmane) et certaines traditions funéraires inamovibles sur lesquelles campent de part et d’autre les deux parties, l’autorité publique comorienne a opté pour une voie de concertation.
C’est ainsi que le gouvernement a fait office de médiateur. Ainsi, samedi matin, à Beït-Salam, des négociations entre le Collectif des familles des victimes et le président Ahmed Abdallah Sambi ont été organisées, mais sans succès.
En fait, le président comorien, Sambi, n’a pas réussi à faire infléchir la position du collectif. Alors que, pour l’heure, l’identification préalable des 13 corps repêchés au large de l’île Mafia, qui constitue la principale condition posée par l’Etat tanzanien pour leur rapatriement, n’est pas encore remplie. Car aucun d’entre eux n’a pu être identifié, à ce jour.