La lettre reçue par Paul Vergès et envoyée par François Fillon fait polémique. Selon que les élus soient de droite ou de gauche, ils en font une lecture totalement contradictoire
La décision de création d’un Tram train est repoussée de 6 mois. Paul Vergès annonçait hier qu’il a reçu contre toute attente une missive de François Fillon. Pour la majorité régionale, cette lettre est porteuse d’espoir. Pour elle, il est clair que le texte propose un délai administratif afin de revoir les conditions légales d’une dotation ferroviaire pour notre île. Une façon de réaffirmer à la pyramide inversée le soutien de l’Etat…
Pour la Droite de la Région, un seul slogan résume la position des élus : « Ruin’ pas nou ». Pour Margie Sudre, cette lettre est une fin de non recevoir formulée de façon très polie. Pour Jean-Paul Virapoullé, elle est un désaveu pour le Président de la Région : « Paul Vergès peut mentir à une personne un jour, mais Paul Vergès ne peut pas mentir toujours à la Réunion… ».
Selon sa lecture, les paragraphes expliquent qu’il n’existe pas en France d’outil administratif ni législatif permettant l’octroi de la dotation financière.
Pour Didier Robert, la Région ne fait qu’hypothéquer l’avenir des Réunionnais. Selon le Député Maire du Tampon, le projet de la nouvelle route du Littoral est plus urgent.
Un Extrait de cette lettre envoyée par François Fillon à Paul Vergès est publié dans les colonnes du Journal de l’île de ce jour :
« Le protocole de Matignon conforte la participation de l’Etat pour les grandes infrastructures de l’île (…). Dans le cadre du plan de relance, j’ai accepté que l’Etat apporte sa garantie à hauteur de 800 millions d’euros aux emprunts à souscrire pour le projet. À ma demande, la Caisse des dépôts a octroyé des crédits sous forme de prêts à des conditions préférentielles sur fonds d’épargne d’un montant d’environ 280 millions d’euros à la société de projet. À deux reprises, le Gouvernement est allé au-delà des engagements pris en 2007 (…). Vous souhaitez maintenant une dotation ferroviaire. Celle-ci compense le transfert des trains express régionaux vers les régions de Métropole.Vous comprendrez que l’Etat ne puisse se prononcer sur une demande nouvelle portant sur les montants annuels de plusieurs dizaines de millions d’euros à quelques jours de la signature du partenariat. Au surplus, la création d’un tel concours nécessite un texte législatif (…). En application du principe de libre administration des collectivités locales, l’Etat prendra acte de la décision de la Région, sur ce dossier, et ainsi qu’il l’a fait jusqu’à présent, il continuera à soutenir loyalement ce projet ».