Notre pays est le premier au monde à inscrire explicitement l’IVG dans sa constitution. Un moment historique. Les députés et sénateurs se sont réunis solennellement en Congrès au Château de Versailles, pour approuver la proposition. Les personnalités politiques à La Réunion ont été nombreuses à réagir.
Ericka Bareigts, maire de la ville de Saint-Denis :
50 ans après le vote de la loi Veil, c’est une nouvelle victoire pour la liberté des femmes qui a été adoptée. Le droit à l’IVG a officiellement été inscrit dans la Constitution ce lundi 4 mars 2024 au Congrès. Je suis très fière que la France devienne ainsi le premier pays à inscrire explicitement ce droit fondamental dans la loi française. En ce mois des droits des femmes, c’est un nouveau pas dans leur émancipation. Un pas que je suis honorée de mettre en avant car nous entrons dans une nouvelle étape de la liberté féminine. Le combat est cependant loin d’être terminé. Il faut continuer à défendre et protéger les droits fondamentaux de chacun, afin que notre territoire reflète l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Audrey Belim, sénatrice :
C’est un immense honneur et une grande fierté d’avoir voté aujourd’hui, lors de la réunion du Congrès à Versailles, pour l’inscription de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans notre Constitution. Face aux menaces de demain, il est essentiel de pouvoir inscrire la liberté de recourir à l’IVG dans notre norme fondamentale. Qui peut être sûr que demain cette liberté ne sera pas attaquée dans notre pays comme elle l’est aux Etats-Unis, en Pologne ou en Espagne ? La France envoie aujourd’hui un formidable message aux femmes du monde entier : oui, le droit de disposer de votre corps est un droit qui nous semble essentiel ! Si essentiel que nous l’inscrivons dans notre Constitution. En tant que femme, en tant que mère, en tant que sénatrice de la République, je suis heureuse que nous choisissions collectivement de protéger au plus haut niveau juridique possible cette liberté : la liberté pour les femmes de choisir leur vie !
Huguette Bello, présidente de Région :
Ce sont enfin les deux chambres réunies en Congrès qui ont adopté, ce lundi 4 mars, le projet de loi visant à inscrire la “liberté garantie” d’avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. C’est une première mondiale et historique ! Le chemin vers l’égalité est encore long, et c’est pourquoi, quarante neuf ans après la légalisation du droit de recours à l’IVG, je salue les parlementaires qui l’ont aujourd’hui entériné comme une liberté fondamentale.
Fédération du Parti Socialiste :
« Avortement constitutionnalisé : un triomphe pour les droits fondamentaux en France » Cinquante ans après la « loi Veil », les députés et sénateurs rassemblés en Congrès ont voté en faveur de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution française. Elle vise à empêcher toute remise en cause future, alors que le droit d’avorter est en régression dans plusieurs pays étrangers même en Europe sous l’influence de gouvernements de Droite. Il est essentiel de rappeler que le vote de la loi Veil en 1975 a été assuré par la gauche, alors dans l’opposition. Une majeure partie de la majorité de droite y était violemment hostile et la ministre de la santé devait convaincre son propre camp. Car ce que proposait Simone Veil, heurtait profondément les convictions des députés de droite et du centre. Nombre d’entre-eux s’étaient exprimés « à titre personnel » et l’accusaient « d’instaurer l’euthanasie légale, de faire le choix du génocide ». Avec 284 voix pour et 189 contre, le texte a été approuvé grâce aux 179 voix des députés de gauche. Sans ce soutien, cette loi n’aurait jamais vu le jour. Depuis, plusieurs textes sont venus renforcer le droit à l’avortement, notamment la loi de financement de la sécurité sociale de 2013 pour que les femmes puissent avorter gratuitement et la loi de 2014 pour l’égalité réelle entre femmes et hommes qui a supprimé la mention de "situation de détresse" dans le cadre d’une demande d’IVG. Nous pouvons constater que de 1974 à 2024 la droite conservatrice a peu évolué, restant souvent associée aux remises en question des droits acquis et aux manifestations de mépris. Nous nous devons de rester vigilants et unis pour protéger les droits fondamentaux de tous les citoyens, et continuer à avancer vers une société plus inclusive et progressiste. Il est également important de noter que la féminisation du parlement, résultat du travail des organisations politiques de gauche, a joué un rôle significatif dans ce résultat. La promulgation de cette loi fera de la France le premier pays à reconnaître le droit à l’avortement dans sa Constitution. C’est une avancée significative dans notre combat pour le progrès, porté depuis des décennies par le Parti Socialiste, qui a toujours été le moteur du changement et de la transformation sociale en France. La fédération socialiste de la Réunion.
Cyrille Melchior, président du conseil départemental :
"Quarante-neuf ans après son autorisation en France par la "loi Veil" du 17 janvier 1975, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est aujourd’hui gravée dans la Constitution. C’est avec une large majorité de 780 voix favorables – contre 72 - que nos Parlementaires réunis en Congrès à Versailles le 4 mars 2024 ont adopté la révision constitutionnelle y afférente. Cet événement mémorable s’inscrit désormais dans l’histoire des Droits des Femmes que nous célébrerons dans quelques jours. Cette étape cruciale que nous avons franchie aujourd’hui ne relève pas du hasard, c’est le fruit de longues années de luttes menées par les militant(e)s de la Liberté, aussi bien à l’échelle nationale et internationale qu’au niveau local. Je tiens à saluer aujourd’hui la ténacité et la persévérance de ces hommes et ces femmes courage qui, avant et après Simone Veil, ont continué à lutter pour une meilleure reconnaissance du droit des femmes à disposer de leur corps et à maîtriser leur fécondité. La constitutionnalisation de l’IVG est une étape majeure et décisive dans un long combat qui est loin d’être gagné. L’évènement dont nous sommes les témoins aujourd’hui porte l’espérance d’un changement profond et durable des mentalités, des habitudes, et des actes, pour l’égalité et la parité, et pour une société plus juste qui reconnaisse pleinement la place et la valeur des femmes".
Stéphane Fouassin, sénateur Réunionnais :
Stéphane Fouassin, sénateur de La Réunion se dit heureux de l’aboutissement de ce vote en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG. “Par la réunion de ce congrès nous sanctuarisons l’IVG dans le marbre de notre république. Nous venons d’inscrire un événement majeur de l’histoire, la France devient un phare dans la nuit de l’obscurantisme. Et nous devons être l’exemple mondial pour entraîner dans notre sillage d’autres nations. La Patrie des droits de l’homme nous devenons aussi la patrie des femmes avec un grand F ! Et j’associe Mme Simone Veil à ma satisfaction d’avoir voté favorablement . Liberté, Égalité, Sororité, Fraternité ! ”
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