Chaque année, en France, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. L’inceste fait partie de ces abus. Une quinzaine de personnes se sont réunies à Saint-Denis pour livrer leurs témoignages et libérer la parole.
Des vies brisées avant même qu’elles ne commencent, l’inceste est une réalité encore tabou. Aujourd’hui ces hommes et ces femmes libèrent leur parole.
« Je ne me tairais jamais plus, que cela vous plaise ou ne vous plaise pas. Je brise le silence pour sortir de cet enfermement et de ces blessures »,
Parfois, quand les émotions sont trop fortes, les échappatoires se transforment en addiction.
« Je prenais 80 médicaments par jour pour essayer de m’évader, pour oublier tout ce que j’avais comme problèmes. Je voulais faire le vide, ça me faisait comme un barrage. J’oubliais tout, mais j’étais comme un zombie, »
Nathalie a vécu l’enfer pendant plusieurs années. Tout commence à 2 ans et demi. Elle sera ensuite violée pendant plusieurs années. Si oublier est impossible l’écriture l’aide à tenir.
« C’est un prolongement de moi même, raconter une histoire c’est raconter une vie. Je voulais écrire ma biographie, mais qui cela intéresse la biographie d’un enfant de 10 ans ? Maintenant que j’ai 40 ans, je vais écrire ce que je pensais quand j’avais 10 ans »
Porter plainte est un premier pas vers une parole libérée, mais le chemin qui mène à la condamnation est semé d’embûches.
« Des événements comme les naissances, mariages, ou enterrements font exploser les souvenirs d’enfance et là on a envie de se battre pour porter plainte. Quand les affaires ont 10 ou 15 ans, il est très difficile de les faire reconnaître aux yeux de la loi et l’enfant n’est pas suffisamment considéré »,
Une sophrologue et un thérapeute en médecine chinoise étaient aussi sur place pour aider ces personnes à réunifier leur corps et leur âme.