Malgré la submersion par la houle cyclonique le dernier nid a émergé de la tortue Emma. Mais comme lors de presque toutes les études de nid, des nouveau-nés affaiblis ou retardataires ont été retrouvés dans la colonne de sable ou au milieu des œufs éclos.
Chaque nouveau-né est photo-identifiés. L’écaillure du profil de la tête est déjà bien visible. Et le nombre comme la forme des écailles ne changeront pas durant toute la vie de la tortue.
Les photos vont être bancarisées dans la base de photo-identification TORSOOI développée par Kelonia. Si une de ces jeunes tortues revient pondre à La Réunion dans 20 à 25 ans, elle sera ainsi reconnue.
Lorsque les jeunes tortues sont suffisamment mobiles, elles sont ensuite relâchées sur la plage pour qu’elles rejoignent l’océan par leur propre moyen. Durant ce court trajet sur le sable, elles vont s’imprégner des odeurs de la plage et se sont ces odeurs qu’elles rechercheront pour identifier les plages favorables à la ponte si elles reviennent à leur tour pour assurer la survie de l’espèce.
Car - à moyennes et courtes distances - c’est grâce à leur odorat très développé que les femelles identifient et localisent les plages où elles pourront pondre leurs oeufs. Ces odeurs sont générées par la végétation littorale et entrainées par les vents à la surface de l’océan, les tortues les sentent lorsqu’elles montent respirer sous le vent de l’île, même si celle-ci n’est pas visible.
C’est la théorie de la plume olfactive décrite par les scientifiques italiens F. Papi et P. Luschi dans les années 1990. Théorie qui a motivé la restauration de la végétation littorale indigène sur les plages de La Réunion démarrée en 1999 par le CETM et Kelonia.