Marc et Sandrine sont mariés depuis peu. Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour des accusations de blanchiment d’argent et faux et usage de faux. Les dessous de l’affaire révèlent une histoire familiale complexe. La famille de Marc dénonce l’emprise de l’épouse sur leur fils.
“Elle a déjà ruiné ses deux anciens compagnons”, lit le juge dans le dossier. Elle, c’est Sandrine. La soixantaine, robe verte et cheveux ondulés blond vénitiens. Son nouveau compagnon c’est Marc. Il a 20 ans de moins et le couple se serait marié récemment après quelques années de vie commune.
Ils sont accusés de blanchiment d’argent et faux et usage de faux dans le cadre de deux sociétés qu’ils possèdent. De son côté, Sandrine aurait détourné de l’argent de l’entreprise pour acquérir des parcelles dans le sud de l’Hexagone. Quant à Marc, il est accusé d’abus de bien social.
Au fil de l’audience on comprend que c’est une histoire de famille. La famille de Marc « a peur que Sandrine abuse de lui financièrement car il lui fait des virements importants. Ceux ci seraient l’équivalent d’un salaire, explique le magistrat, le père de Marc trouve que Sandrine a de l’influence sur son fils même une emprise sur lui. »
« Mon père vivait par procuration ma réussite entrepreneuriale » se justifie le prévenu.
Apparemment, il aurait coupé les ponts avec sa famille depuis sa nouvelle union. Leur différence d’âge leur est reprochée. Pour couper court à toute remarque de sa famille Marc dit « on est comme Brigitte et Macron »
« Madame on reproche à Monsieur de vous avoir donné tout ce que vous vouliez sans que ce cela soit dans l’intérêt de l’entreprise », tente d’expliquer le magistrat face à Sandrine qui ne comprend pas vraiment ce qu’on lui reproche. Mais celle-ci a déjà un casier judiciaire ne plaidant pas en sa faveur.
Elle aurait déjà trois mentions à son casier judiciaire pour les mêmes faits.
Le préjudice pour les deux sociétés s’élève à 900 000€.
« On comprend bien que ce dossier familial doit s’inscrire dans une logique de régularisation. (…) Marc s’est volé lui-même. Cet argent, il l’a gagné par sa labeur. Et Madame ne s’est pas acheté des robes avec les sommes. Elle a investi », plaide Maître Morel, l’avocat des prévenus.
Ce dernier demande à son client :
« - Qu’est-ce que vous avez retenu de cette affaire ?
À faire les choses dans les règles. »
« C’est cette affaire qui vous a appris cela ? », ironise le magistrat !
Ils encourent la confiscation de leurs biens, de la prison avec sursis et l’impossibilité de gérer toute entreprise pendant cinq ans. Le dossier est mis en délibéré, réponse le 13 décembre.