L’ARS fait le point ce vendredi sur la situation sanitaire de l’île de La Réunion, actuellement en zone de vulnérabilité élevée.
L’épidémie de coronavirus continue de prendre de l’ampleur à La Réunion.
Notre île est en situation de vulnérabilité élevée. et en zone "alerte". L’Agence Régionale de Santé La Réunion profite de sa prise de parole ce vendredi après-midi pour faire un point sur la situation sanitaire.
On compte 184 cas de coronavirus en deux jours et 17 patients en réanimation.
"La situation ne se dégrade pas, on pourrait même croire qu’elle s’améliore un peu, puisqu’au cours des deux dernières semaines on comptabilisé entre 491 et 495 cas. Baisse de 100 cas en deux semaines.
C’est la tranche des 15-40 qui connaît la plus forte diminution du taux d’incidence."
"Ce qui est préoccupant c’est l’augmentation du taux d’incidence chez les plus de 65 et 75 ans. Sur ces personnes âgées on comptabilise 60 cas de plus en 7 jours, soit 8 personnes par jours.
Cela fait passer le taux d’incidence à un seuil qui dépasse le seuil d’alerte national."
"Le risque est fort et même inévitable, de voir croître le besoin d’hospitalisation pour les formes sévères de la maladie en médecine ou en réanimation, avec un risque important de séquelles graves, voire de décès.
On a comptabilisé 13 entrées en réanimation pour 6 sorties au cours des 7 derniers jours et presque 20 % des lits installés occupés par des patients Covid. C’est est une source d’inquiétude. Il conduit le CHU à fermer des salles d’opération. A ce stade, d’un point de vue sanitaire, le Covid est une double peine : pour les personnes touchées et la population qui subit les conséquences de l’augmentation des lits de réanimation qui conduit à des déprogrammations d’intervention chirurgicale. Il ne faut pas banaliser le risque, il faut redoubler de vigilance et d’effort pour se préparer à un problème majeur, celui de basculer dans le niveau de zone d’alerte renforcée voie maximale et de voir ainsi très vite saturer nos capacités d’hospitalisations en médecine et réanimation."
"Je suis convaincu qu’on a encore la possibilité de maîtriser l’épidémie, cela grâce à nos ressources et à nos trois piliers : consulter, dépister, isoler.
- Consultation et dépistage : le délai est souvent trop long entre la date de début des signes et le dépistage. Près d’une personne sur 5 doit subir un délai supérieur à 4 jours pour avoir accès aux tests alors que tout doit être fait pour que la même personne puisse consulter et avoir le résultat du test en moins de trois jours.
C’est pourquoi il y a des centres de consultation dédiés aux patients Covid. Ils peuvent permettre un accès rapide à la consultation médicale pour les personnes ayant des symptômes. Un nouveau centre va ouvrir le 1er octobre, celui de St-Denis.
- Dépistage à des fins de diagnostic : "Je suis satisfaite de pouvoir annoncer une nouvelle réorganisation qui doit favoriser l’atteinte des objectifs. Aujourd’hui nous faisons en sorte que ces plateformes sans rendez-vous puissent avoir 3 usages : 8h-10h : réservé aux personnes ayant des symptômes et ayant une ordonnance / après 10h30 les mêmes plateformes vont permettre deux usages : les voyageurs et les personnes contacts identifiées."
Ouverture d’un centre de prélèvement à visé diagnostic à St-Denis. Centre Covid le matin, centre de prélèvement à vise diagnostic l’après-midi.
L’ARS développe des campagnes de dépistage ciblées dans des communes précises. 16 campagnes ont été réalisées sur 7 communes différentes.
- Isoler : "Ce sont les personnes contaminées et les personnes contact. L’isolement a été réduit à 7 jours. La diminution de cette durée est faite pour que l’isolement soit le plus rigoureux possible. L’ARS va renforcer le suivi individualisé de l’isolement par des appels réguliers (au moins 2 sur 7 jours)."
"Dès la semaine prochaine, nous allons repenser à un ensemble de mesures pour renforcer les mesures de vigilance. Il s’agit de toujours plus former les professionnels et sensibiliser les aidants-familiaux.
Je compte aussi sur l’appui des professionnels de santé pour faire passer des messages d’information à la population.
Il y a nécessité pour les établissements de santé, de se préparer à l’augmentation des capacités en Covid, médecine et réanimation. Le recours à la réserve sanitaire est envisagé.
Les professionnels doivent être formés à la réanimation en un minimum de temps. Le moment venu ils doivent pouvoir rejoindre un service de réanimation pour faire face à l’augmentation des besoins.
"J’ai la conviction que nous sommes parvenus à un moment charnière, celui où la situation peut évoluer avec une amélioration pour la population et les plus vulnérable, ou au contraire la porte d’une dégradation très rapide si le taux d’incidence chez les personnes fragiles s’accélère.
Ma responsabilité de directrice de l’ARS me conduit a lancer ce message d’alerte. Je comprends les inquiétudes et attentes de la population vis-à-vis des autorités. Nous devons mobiliser des moyens pour être à la hauteur du défi."