Le bourreau de Suzanne Alin a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Un verdict tombé la veille du dernier jour prévu du procès.
La Cour d’Assises devait se pencher de lundi à mercredi sur le procès de Julien Alezan, jugé pour vol, violences ayant entraîné la mort et atteinte de l’intégrité du corps de la victime. Celles qui a succombé sous ses actes est Suzanne Alin, 81 ans, qui vivait seule au moment des faits.
L’homme a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle dès mardi soir, soit une journée avant la fin prévue du procès. L’avocate générale avait elle requis la prison à perpétuité avec 18 ans de sûreté.
Le verdict est considéré comme équilibré par la partie civile mais l’avocat de la famille regrette que toute la vérité n’aie pas été dite.
Maître Pierre-Yves Bigaignon est l’avocat de la partie civile. Il faiit le bilan de l’audience : "Force est de constater que la vérité n’a pas jailli des débats. Monsieur Alezan a gardé le cap dans le sens où il a confirmé l’intégralité de ses déclarations alors même que celles-ci étaient contredites de façon évidentes par les constatations qui avaient été faites au cour de l’enquête."
Le verdict est accepté par l’accusé, comme l’explique maître Céline Germand-Robert, son avocate : "La condamnation est à la hauteur de la gravité des faits qu’il accepte en conscience. La cour a retenu qu’il n’y avait pas lieu de prononcer la peine maximale, en considération de certains éléments."
C’était en février 2017. L’homme a pénétré dans le domicile de l’octogénaire et l’a attachée à une chaise avant de lui bander les yeux. Il a alors récupéré les codes de ses cartes bancaires.
Les tortures ont suivi. Il a noyé la gramoune à cinq reprises et finit par la tuer.
Il décide alors de la découper avec une tronçonneuse et de brûler son corps dans un barbecue public de la forêt de Bélouve.
La fille de la victime, Florence, a accepté de se livrer au micro d’Antenne Réunion pour rendre hommage à sa mère. Elle raconte la douleur dans laquelle vit sa famille et elle, depuis ce drame.
"C’était une femme intelligente, qui aimait la vie ; elle m’a été enlevée brutalement. Si je sors aujourd’hui de mon silence, c’est aussi pour témoigner de ce que l’on vit quand on a vécu un tel drame."
"Au quotidien, ce sont des hurlements dans la nuit de mon plus jeune fils qui n’avait que quatre ans au moment des faits et qui faisait des cauchemars en permanence. C’est aussi ma grande fille qui avait douze ans et qui ne pouvait plus dormir seule dans son lit. C’est elle qui avait appris à l’école que sa grand-mère avait été découpée à la tronçonneuse ; un film d’horreur dans la vraie vie."