Le tribunal de Mamoudzou a prononcé une amende 20 000 euros à l’encontre d’un entrepreneur qui a fait travailler plusieurs clandestins sur un chantier à Dzaoudzi.
Le chef d’entreprise a comparu devant le tribunal de Mamoudzou ce mercredi. L’entrepreneur est accusé d’avoir employé des clandestins sur un chantier à Dzaoudzi. Les faits remontent à la période de grèves de 2018, mais la situation a été mise au jour à la suite d’un contrôle effectué sur réquisition du procureur.
Le recrutement a commencé par un maçon comorien payé à 600 euros la semaine pour réaliser une partie des gros œuvres. Alors que la mission était impossible, l’employé a recruté deux ouvriers qu’il a payés à 150 euros chacun. Plusieurs stagiaires étaient également embauchés "juste pour observer et apprendre", selon les dires du chef d’entreprise cité par Le Journal de Mayotte. Cependant, les apprentis affirment qu’ils étaient contraints à des horaires de travail et n’ont jamais perçu un salaire. Interrogé au sujet de ses employés, l’entrepreneur explique qu’il n’a pas remarqué l’existence de ces clandestins. "J’ai bien vu qu’il y avait trop de personnes [sur le chantier], mais je n’ai jamais rien demandé", a-t-il lâché.
Ces employés non déclarés rapportaient beaucoup pour l’entreprise. Avec les quatre lots qui représentaient un contrat de 172 000 euros, le patron parle d’un bénéfice de 35 000 euros. L’avocat de l’entrepreneur Delamour Maba Dali défend toutefois son client en soulignant qu’avoir un goût du bénéfice ne peut être reproché à soin client. "C’est un chef d’entreprise, ce n’est pas mère Teresa ni l’Abbé Pierre", a-t-il lâché en réclamant la relaxe du chef d’entreprise qui a fait preuve de bonne foi.
Le tribunal a prononcé une peine de 200 jours-amende à 100 euros soit 20 000 euros d’amende à payer, si l’entrepreneur ne veut pas passer 200 jours à Majicavo. "Les pourvoyeurs de bricoles, ce sont les gens comme lui, ce n’est pas que le procès d’un chantier de travail illégal, il y a un enjeu global pour Mayotte et son économie", a défendu le procureur.
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