La représentante personnelle d’Emmanuel Macron pour la francophonie regrette que celui-ci n’ait pas défendu les "sans-papiers", lors d’un échange avec un vétéran cette semaine à Verdun.
Le chef d’Etat avait nommé Leïla Slimani, une auteure franco-marocaine, comme sa "représentante personnelle" pour la francophonie en novembre 2017. Durant la campagne, elle avait appelé publiquement à voter pour lui pendant l’entre-deux-tours. Cela ne l’empêche pourtant pas d’être critique envers le président.
Le 6 novembre à Verdun, Emmanuel Macron avait indiqué que ceux qui avaient droit à l’asile seraient accueillis, en revanche ceux qui "ceux qui peuvent vivre librement dans leur pays doivent être reconduits", rappelle la romancière. Cette réponse à la question d’un ancien combattant -"Quand mettrez-vous les sans-papiers hors de chez nous ? "- n’aurait pas plu à Leïla Slimani. Elle estime que le chef d’Etat aurait dû défendre "avec plus de vigueur et de froideur" les migrants.
L’intellectuelle, prix Goncourt 2016 a indiqué dans une tribune publiée samedi dans Le Monde : "Ce vétéran, je le connais. Ou plutôt, je le reconnais ". Puis, elle a condamné "cette voix amère, ce ton aigre, cette façon hautaine de cracher les syllabes lorsqu’il dit ’sans-papiers’". "Tous les métèques de France vous le diront, tous les Arabes, les Noirs, les sans ou avec papiers vous le confirmeront : ces propos sont de plus en plus courants", a-t-elle ajouté.
Ensuite, Leïla Slimani a jugé que le locataire de l’Elysée aurait pu mieux défendre les "sans-papiers". Il aurait pu répondre qu’il ne fallait pas parler ainsi des gens. "Il aurait pu lui dire, puisqu’il faut défendre la ’pensée complexe’, que l’immigration est une question ô combien complexe parce qu’elle est humaine, douloureuse, existentielle", selon elle.
(Sources : 20 Minutes / Le Parisien)
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