L’immigration en France a atteint ces dernières années un niveau historiquement élevé. Cette forte proportion est notamment due par la particularité des migrants arrivés sur le territoire français.
Dans une note pour la Fondapol intitulée "Migrations : la France singulière", Didier Leshi, Haut fonctionnaire, évoque la politique migratoire de la France qui s’illustre par rapport à d’autres pays européens comme l’Allemagne ou la Hongrie. L’Insee rapporte que près de 11% de la population résidente est immigrée (personnes nées étrangères à l’étranger).
Comme le révèle le site d’informations Atlantico.fr, ce qui caractérise la démographie française en matière de demande d’asile c’est une forte proportion d’Albanais ou de personnes venant de l’Afrique francophone ou du Maghreb. En comparaison avec l’Allemagne, ce ne sont pas les mêmes personnes qui demandent l’asile ou migrent vers la France en première intention. "Les Syriens ne viennent pas en France, alors qu’ils sont allés massivement en Allemagne, il en va de même pour les Irakiens. Ceux que l’on retrouve à Calais veulent aller en Angleterre et non restés en France", explique-t-il.
L’auteur de la note révèle également que la France est devenue le pays de second choix de ceux qui ont vu leur demande d’asile refusée successivement en Suède ou en Allemagne par exemple. En 2018, près de 40% des demandeurs d’asile en France sont déjà passés par un autre pays européen. Didier Leshi évoque notamment le cas des Afghans. Ces derniers ont remarqué que "la possibilité de bénéficier du statut de réfugié est bien plus grande en France que dans les pays d’Europe du Nord ou de langue germanique", précise-t-il.
Dans sa note, le spécialiste affirme que "la France demeure du point de vue de la législation, la plus favorable à l’accueil". Il n’y a par exemple aucune restriction en matière de regroupement familial pour ceux qui obtiennent une protection par l’ofpra. Les déboutés peuvent continuer à avoir accès à un minimum de prise en charge social, dans l’hébergement inconditionnel par exemple ou en matière de santé. C’est pourquoi, la France connaît la plus forte proportion d’immigrés de toute son histoire contemporaine.
En 2017, la France accordait une protection internationale 43 000 personnes alors que l’Espagne n’en protégeait que 4 500 et l’Italie moins de 25 000. Enfin, la très grande majorité de ceux qui arrivent en Espagne se dirigent donc vers la France, et il en va de même pour les Tunisiens ou les Africains de l’Ouest qui arrivent en Italie.
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