La police indienne de l’État du Maharashtra a annoncé la découverte d’une vingtaine de fœtus féminins dans un égout. Une illustration macabre qui est le symbole de l’avortement sélectif des filles dans le pays.
Dans l’État du Maharashtra, dans l’ouest de l’Inde, les membres des forces de l’ordre ont découvert une vingtaine de fœtus féminins dans un égout. "Nous avons trouvé 19 foetus et essayons d’arrêter le docteur, qui est en fuite", a déclaré Dattatray Shinde, un responsable de la police du district de Sangli, comme rapporté par le Figaro. L’incident s’est déroulé dans la soirée du dimanche 5 mars 2017.
Les fœtus ont été retrouvés à côté d’une clinique du village de Mhaisal. Ils étaient enveloppés dans des sacs en plastique bleu. Le pot aux roses n’aurait été découvert qu’à la suite du décès d’une femme de 26 ans qui avait décidé de se faire avorter. "Nous avons arrêté le mari de la victime, Praveen Jamdade, pour l’avoir poussée à avorter", a ajouté Dattatray Shinde.
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Cette macabre trouvaille est le signe même du fléau de l’avortement sélectif des filles qui sévit dans le pays. Pour rappel, la société indienne a toujours privilégié la naissance de garçons dans la famille, car ceux-ci sont symboles d’opportunités et de gagne-pain dans l’avenir. À l’opposé, les filles sont considérées comme des fardeaux, notamment par rapport à l’importante dot qu’il faudra payer pour leur mariage.
Soucieux de ne pas favoriser la pratique de l’avortement en Inde, le gouvernement avait alors interdit les tests prénataux de détection de sexe de l’enfant. Le but était alors d’empêcher que les parents avortent si jamais ils attendaient une fille. Malgré cette règlementation cependant, ce genre de tests seraient encore monnaie courante dans les zones rurales pauvres. Ces cas d’avortement sélectif aboutissent à un déficit de femmes dans de nombreuses régions de l’Inde.
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