Les organisateurs de la manifestation de soutien à François Fillon ce dimanche 5 mars à Paris ont donné des consignes très strictes aux personnes désirant s’y rendre. "Pas de banderole, pas de slogan", souligne un document interne des Républicains que le Parisien-Aujourd’hui en France a pu se procurer.
Ce dimanche a lieu le grand rassemblement en soutien au candidat Les Républicains à l’élection présidentielle. "Je vous attends nombreux dimanche à 15 heures place du Trocadéro, pour montrer, aux yeux de tous, ce qu’est la volonté des militants de la France", a lancé François Fillon à ses partisans dans une vidéo postée sur Twitter vendredi soir. En parallèle, beaucoup de ses proches ont desisté tandis que les autres candidats à l’élection présidentielle dénoncent une manoeuvre pour fustiger les valeurs d’indépendance de la justice.
Les organisateurs du rassemblement de soutien à François Fillon appellent dans un communiqué à respecter les consignes à la lettre. "Aucune banderole, aucun panneau, aucune pancarte autres que celles de la campagne officielle sera tolérée", souligne le communiqué. "L’état d’esprit qui doit être le notre, à cette occasion, ne fait aucun doute. C’est le respect de la Démocratie, des valeurs républicaines et de nos institutions qui nous inspirera ce dimanche. Ne nous y trompons pas. Il ne s’agit en aucun cas, ainsi qu’il nous a été donné de l’entendre ou de le lire, d’un rassemblement "contre la presse" ou "contre les juges". Cela doit être très clair", précise encore le communiqué. Des supporters de François Fillon venus de toute la France sont attendus. Les organisateurs espèrent entre 50 000 et 100 000 personnes.
Je vous attends nombreux dimanche à 15h place du Trocadero, pour montrer, aux yeux de tous, ce qu’est la volonté des militants de la France. pic.twitter.com/tr2kAPQAM1
— François Fillon (@FrancoisFillon) 3 mars 2017
L’organisation de cet événement a immédiatement provoqué des inquiétudes à gauche comme à droite. Samedi, le président LR de la région PACA Christian Estrosi appelle le candidat à la présidentielle à renoncer à ce meeting. De son côté, le frondeur Georges Fenech a estimé qu’"on ne fait pas jouer contre les juges une justice populaire". Jean-François Copé a lui annoncé qu’il n’irait pas battre le pavé, vendredi sur Twitter. Vendredi 3 mars au soir, le candidat de la droite a enregistré dans son camp une nouvelle défection : celle de Patrick Stefanini, son directeur de campagne. Pour le candidat de la gauche Benoît Hamon, cet appel au rassemblement de soutien est en opposition avec les valeurs d’indépendance de la justice que devrait véhiculer un potentiel futur président de la République. "C’est très grave. On est dans une démarche de totale irresponsabilité", a-t-il déclaré.