Une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a révélé l’attitude des victimes de viol en France.
Alors que le viol est considéré comme l’agression sexuelle la plus grave et probablement la plus traumatisante pour les victimes, bon nombre d’entre elles n’osent pas en parler. Selon la note de l’ONDRP, une victime de viol sur 5 n’a jamais raconté ce qu’elle a vécu. Près d’une victime de viol sur cinq se rend à la police ou à la gendarmerie pour signaler l’agression (19%) qualifiée de crime et punie de 15 ans de réclusion criminelle. En revanche, 13% déposent plainte, 4% font une main courante et 2% prennent leur mal en patience, est-il indiqué dans le rapport de l’observatoire.
Les victimes qui restent silencieuses essayent de trouver une autre solution (67%). Pour celles qui n’informent pas les forces de l’ordre, 62% veulent éviter des épreuves supplémentaires, rapporte l’ONDRP dans sa note relayée par Libération. Pour se libérer de leur fardeau, près de 63% des victimes préfèrent en parler à un proche. Par ailleurs, 21% consultent un médecin et plus d’un quart d’entre elles se rendent chez un psychologue ou un psychiatre à la suite du viol, précise l’étude réalisée entre 2008 et 2015. Seuls 12% choisissent d’appeler un numéro vert ou un autre service téléphonique d’aide aux victimes. Les 9% optent pour les rencontres avec les membres d’une association à la suite de leur agression.
L’étude menée par l’Insee et l’ONDRP était réalisée sur 290 personnes âgées de 18 à 75 ans. "En raison de la faiblesse des effectifs de l’échantillon, la présente étude ne permet que d’apporter des ordres de grandeur", précise l’observatoire. Ce dernier a ajouté que l’ordre dans lequel les victimes se confient aux différents interlocuteurs est également inconnu.