Salvador : la justice étudie la condamnation à 30 ans d’une femme pour fausse couche

Le tribunal peut décider d’annuler sa condamnation, d’ordonner un nouveau procès ou de confirmer sa peine de 30 ans de réclusion. Nombreuses associations soutiennent Teodora Vasquez, aujourd’hui âgée de 34 ans.

Un bébé mort-né

Les faits remontent en juillet 2007. Employée d’un collège de San Salavador, elle était prise d’un malaise dans les toilettes. Tentant de joindre en vain les urgences, elle finit par faire une grave hémorragie. "Quand j’étais dans les toilettes, je ne m’étais même pas assis quand j’ai senti quelque chose tomber, et je me suis évanouie", a-t-elle raconté à Al Jazeera. Après avoir repris connaissance, Teodora Vasquez dit qu’elle était assise à l’extérieur des toilettes, attendant de l’aide, entourée de son sang, ignorant qu’elle avait déjà accouché d’une fille et que le bébé était mort-né. Elle avait fait une fausse couche. Finalement, c’est la police qui intervient alertée par un autre employé. Une fois sur place, les policiers ne lui ont pas donné les soins médicaux ou l’aide dont elle avait si désespérément besoin. Au lieu de cela, ils l’ont menottée.

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"Je suis innocente"

"Ils ont dit que j’avais tué mon bébé ...", confie-t-elle encore. Après 10 ans passées dans la prison d’Ilopango, Teodora Vasquez espère que la condamnation soit bientôt annulée. "Qu’ils m’accordent ma liberté, car je suis innocente, car j’ai une famille pour laquelle je veux me battre", a-t-elle déclaré vendredi, quand la justice devait se prononcer sur son cas mais a finalement reporté l’audience. "Elle subit de façon injuste une condamnation qui n’avait pas lieu d’être, elle n’a commis aucun délit et (cette erreur) doit être réparée", a assuré mercredi à l’AFP Morena Herrera, membre d’une association plaidant pour la dépénalisation de l’avortement thérapeutique.

A ce jour, au Salvador, 17 femmes purgent une longue peine de prison pour avortement.