Depuis plus de 30 ans, les gouvernements successifs ont misé sur l’éducation prioritaire dans la lutte contre les inégalités sociales et scolaires au sein de l’école. Le dispositif serait contesté dans un rapport du Cnesco.
Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) estime que l’éducation prioritaire "ne marche pas". Utilisé depuis plus de 30 ans par les gouvernements qui se sont succédé, le dispositif est vivement critiqué par le conseil dans la lutte contre les inégalités sociales et scolaires au sein de l’école, particulièrement prononcées en France. Dans son rapport, le Cnesco a surtout mis l’accent sur "les effets pervers" de l’éducation prioritaire, mise en place pour aider les établissements situés dans des zones socialement défavorisées. D’autant plus qu’aujourd’hui, les effectifs ne cessent d’accroître avec 10% des collégiens en 1982, plus de 20% en 2015.
Les établissements en éducation prioritaire disposent certes de moyens supplémentaires, mais insuffisants pour la création d’une véritable différence. Les classes ne possèdent en moyenne que deux élèves de moins que dans les établissements classiques. En revanche, le temps d’enseignement dans ces écoles et collèges est plus court. Les enseignants sont d’autant plus moins expérimentés. En outre, un climat scolaire moins favorable et un entourage de "pairs" peu porteur règne. Bref, "on est loin du mythe de l’égalité des chances (...) et plus encore de la promesse de 1982 de ’donner plus à ceux qui ont moins’", estime le rapport cité par Europe1.
Georges Felouzis, un des chercheurs ayant participé à ce rapport a déclaré que la France continue de recourir à ce dispositif malgré les preuves que cela ne marche pas. L’expert a ajouté que les pays qui l’avaient adopté l’ont tous abandonné à cause de ses effets pervers plus nombreux que ses effets positifs.