Alors que les États généraux des violences faites aux femmes s’achèvent demain, Anne-Marie, a accepté de livrer son témoignage de femme victime de violences conjugales.
"Dès le premier coup il faut partir... Mais il faut avoir du courage, ce n’est pas évident", confie Anne-Marie, 65 ans.
"C’est en permanence des brimades, du genre, non mais t’as vu ta gueule, t’as vu à quoi tu ressembles, ton tas de cellulite. Tu vas vieillir toute seule tu verras. Je vais m’occuper de toi, je t’aurai à l’usure. Il n’y a plus personne qui veut venir te parler. Mais c’est la conséquence du travail de sape qui a été effectué en amont pour que plus personne ne vienne", poursuit la sexagénaire.
"C’est là que j’ai commencé à dire stop, mais comment, ce n’est pas évident. Il faut se donner un point pour y arriver. Quelle que soit la façon, dans la boue, dans l’eau, la tête en bas... mais ce n’est que comme ça que l’on va arriver. Il faut complètement sortir l’affectif de sa tête. Quand on a pris la décision, on doit s’y tenir."
Mais, pour Anne-Marie, plus que les coups et les insultes, "le plus dur, et le passage le plus important pour moi, c’est de savoir prendre cette décision. Une fois que la décision est prise, on avance."
Anne-Marie a finalement trouvé le courage de partir. Son seul regret : "De ne pas être partie avant, parce que je suis passée à côté de plein de choses. Par exemple les fêtes avec mes petits, le sport que j’ai abandonné mais que j’ai repris, car j’ai eu une grande vie de sportive. Plein de petits détails, mais je veux dire des joies simples, un bonheur simple".