Institué depuis 2008, le baccalauréat est de plus en plus contesté. Les épreuves ont évolué au fil du temps, mais les changements apportés ont-ils dévalorisé cet examen ?
Dans exactement 27 jours, les candidats inscrits pour le baccalauréat 2016 seront plongés dans les premières épreuves. Mais compte tenu des taux de réussite, croissants depuis 2012 et restés stables en 2015, le niveau d’exigence de l’examen institué en 1808, est plus que jamais critiqué.
Des avis divergents
Jean-Robert Pitte, contacté par RTL a proféré que "le bac d’aujourd’hui est bradé, il n’a pas de valeur". L’auteur de Stop à l’arnaque du bac (Oh ! Editions, 2007) a en effet étudié les taux de réussite, en hausse chaque année depuis 2012, malgré une stabilisation en 2015 (87,8%). Le quotidien a également contacté le ministère de l’Éducation nationale qui a une approche totalement différente. "En 2015, 77,2 % d’une classe d’âge est titulaire du baccalauréat, ce qui signifie qu’un peu moins de 23 % d’une classe d’âge n’y accède pas. Affirmer que l’on donne le bac à tout le monde revient à considérer comme négligeable presque un quart d’une génération", explique le cabinet.
Une délivrance trop massive des diplômes
Pour expliquer la situation actuelle, l’Éducation nationale évoque une évolution des épreuves du bac pour s’adapter aux mutations du monde moderne. En effet, il existe un ensemble de compétences non évaluées dans les années 1950, précise le ministère. Les changements apportés dans les épreuves ont permis de "varier les situations d’évaluation et leur contenu dans le sens d’un élargissement des compétences des élèves", ajoute-t-il. Pourtant, Jean-Robert Pitte, en tant qu’universitaire, pointe une délivrance trop massive des diplômes. "Je l’ai constaté dans les copies : certains n’ont jamais lu un livre. Ils font des fautes, n’ont pas de réflexion critique", s’exaspère le professeur.
Entre harmonisation des notes et contrôle continu
Alors que le ministère de Najat Vallaud-Belkacem prône l’harmonisation des notes afin de "valoriser le comportement de l’élève tout au long de l’année", Jean-Robert Pitte défend un diplôme de formation continue. En ce qui concerne la mention, le professeur préconise la possibilité pour des élèves d’avoir accès à certaines filières sélectives. Enfin, le ministère ne met aucun doute sur le principe de la souveraineté du jury d’examen argumentant qu’"aucune consigne invitant les jurys à l’indulgence n’est donnée en vue de l’évaluation des épreuves du baccalauréat".
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