Les tensions s’accumulent entre les détracteurs de la Loi Travail et le gouvernement. Ce mercredi, le président de la République François Hollande durcit le ton : il envisage d’interdire les manifestations si la sécurité n’est pas garantie.
"A un moment où la France accueille l’Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d’autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garanties", a expliqué le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, citant le président de la République François Hollande. Une déclaration faisant suite à la manifestation nationale contre la Loi Travail émaillée de dégradations par des casseurs.
Invité de France Inter ce mercredi matin, le Premier ministre Manuel Valls a lui déclaré que le projet de Loi Travail aboutira. "Le gouvernement ne changera pas un texte qui est déjà le résultat d’un compromis avec les syndicats réformistes il y a plusieurs mois", a-t-il insisté. Manuel Valls a également dénoncé l’attitude "ambiguë" de la CGT à l’égard des casseurs et appelé le syndicat à ne plus organiser de grandes manifestations à Paris. En réponse, la CGT a estimé que "menacer d’interdire les manifestations était le signe d’un gouvernement aux abois", en dénonçant les accusations "inacceptables" du Premier ministre.
Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite pour 2017, s’est prononcé ce mercredi pour l’interdiction "des manifestations qui constituent une menace évidente à l’ordre public". Nicolas Sarkozy a demandé lui que soit "engagée la responsabilité civile et financière de la CGT". L’ancien chef de l’Etat, qui s’exprimait au cours d’une journée de travail sur l’international au siège de son parti, a aussi réclamé "l’incarcération immédiate et le rétablissement des peines planchers contre les casseurs et les voyous" auteurs de dégradations.
Mardi 14 juin, des casseurs ont brisé des vitres de l’hôpital Necker, provoquant la colère de Marisol Touraine, ministre de la Santé. Manuel Valls qui s’est rendu sur place pour constater les dégâts a jugé cette agression comme étant "intolérable". Le Premier ministre a appelé à la CGT à ne "plus organiser ce type de manifestations sur Paris et au cas par cas, car vous savez qu’on ne peut pas prononcer une interdiction générale, nous prendrons, nous, nos responsabilités".
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