L’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Louis Debré a usé de son autorité vendredi dernier en tentant d’intimider un policier pour franchir un barrage à Paris, place de la République.
Les faits ont eu lieu le vendredi 9 avril, révèle dimanche Le Parisien. Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur et ancien président du Conseil constitutionnel, qui avait dénoncé "les privilèges" dans son dernier livre ’Ce que je ne pouvais pas dire’, aurait quand même profité de sa "notoriété" et de son "autorité". Selon le quotidien, le 9 avril dernier, il a tenté, avec succès, de forcer un barrage policier installé en raison de la manifestation contre la Loi Travail.
Une voiture empruntée au SPHP
A bord d’une Peugeot 508 banalisée police, celui qui a été ministre de l’Intérieur de 1995 à 1997 fait un demi-tour et franchit une ligne continue. Un des policiers qui a remarqué la manœuvre le rattrape et le stoppe à un feu rouge pour lui expliquer qu’il ne peut circuler à cause du cortège. Jean-Louis Debré lui explique alors qu’il est "de la maison" et qu’il doit le laisser passer. Il a néanmoins pris soin de préciser qu’il n’était "pas vraiment de la police", mais un "ancien ministre de l’Intérieur" et qu’il roulait "d’ailleurs avec un véhicule SPHP (ndlr Service de protection des hautes personnalités)".
Jean-Louis Debré n’a ni carte grise ni attestation d’assurance
Malgré les insistances de Jean-Louis Debré, le policier ne se démonte pas et lui demande les papiers du véhicule. Il présente alors sa carte d’identité et son permis de conduire, mais n’a pas la carte grise et l’attestation d’assurance du véhicule. Selon Le Parisien, après avoir téléphoné à un commissaire de police, Jean-Louis Debré aurait finalement pu repartir. Des faits que Jean-Louis Debré a confirmé dans leur globalité au quotidien dimanche 24 avril au soir. "J’ai effectivement téléphoné à l’inspecteur qui me suit. Le policier m’avait dit ’Je suis contre les privilèges !’", a confié l’ex ministre.
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