C’est avec un ton diplomatique et une once de déception que la GIS-M a conjointement fait sa déclaration tout en évitant de prendre partie.
Suite à la mise en accusation pour déchéance du président de la République malgache, Hery Rajaonarimampianina, par les députés, la communauté internationale a eu comme le sentiment d’avoir pris une douche froide.
Hier, à Ivandry, selon le site du journal l’Express de Madagascar, lors de la célébration de la fête nationale norvégienne, ce tout récent fait d’actualité a été le centre des discussions. Plusieurs ambassadeurs y ont assisté et ont fait part de leur déception quant à cette situation mais aussi et de leur inquiétude pour la suite.
Selon ce journal local, ces ambassadeurs avaient lancé : " Un coup de théâtre ", " ils ne se rendent pas compte qu’ils se tirent une balle dans le pied ". En outre, la déclaration de la représentante spéciale de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) à Madagascar, Hawa Ahmed lors d’un entretien durant la cérémonie, a été la plus fracassante de toutes. Elle se dit déçue de la situation qui prévaut dans la Grande Ile. Les diplomates présents ont laissé entendre que le fait d’avoir mis en accusation pour déchéance le Chef d’Etat malgache a en effet affecté l’enthousiasme des bailleurs de fonds mais aussi va avoir un impact avec les investisseurs internationaux.
De quoi faire jaillir en plein jour l’inquiétude de ces diplomates
La décision de la HCC (Haute Cour Constitutionnelle) est très attendue par ces derniers et dans cette attente, les questions fusent… En effet les diplomates s’inquiètent et se demandent : que sera cette décision au final ? et qu’arrivera-t-il après ? Maintes possibilités sont envisageables, ont-ils supposé…
Dans une position incommode
La ministre des Affaires Etrangères s’est, quant à elle, montrée très sereine face à cette situation. Dans sa position faisant rôle de relais à l’internationale, la ministre a suivi la ligne que le président a d’ailleurs déjà adoptée avec son exécutif lors de son discours à la nation à Iavoloha en se démenant pour rassurer le corps diplomatique, omettant de manière délibérée cette épisode de la déchéance pour plutôt se murer dans le soutien des assises nationales pour la réconciliation considérée comme étant un pas de plus vers la stabilité.
Cette sérénité affichée par l’Exécutif arrive difficilement à cacher la réalité politique qui prévaut une crise institutionnelle. Cependant, de leur côté, les diplomates ont respecté la ligne du GIS-M en ne prenant guère de position par rapport à ce conflit institutionnel actuel. De même ils ont réitéré qu’ils soutenaient les institutions issues des élections avec la présidence de la République ainsi que l’Assemblée Nationale.
La communauté internationale a visiblement été incommodée par l’action menée par l’Assemblée nationale au vu des réactions de ces derniers jours mais cependant a tenu à souligner par l’intermédiaire de la représentante résidente de l’Union Africaine qu’elle était pour la stabilité et l’intérêt de la population. Aussi, ce mercredi, la GIS-M a fait une déclaration conjointe à l’issu de leur réunion extraordinaire au bureau de l’UA à Ankorondrano stipulant qu’afin d’assurer la stabilité, la paix ainsi que le développement durable dans le pays, toutes les parties prenantes devraient prendre leurs responsabilités .