La notion de liberté d’expression fait débat dans le monde politique après l’attentat contre Charlie Hebdo. Pour Manuel Valls, des débats doivent être instaurés "partout" pour expliquer la liberté d’expression.
La question de la liberté d’expression en France a été un sujet sensible bien avant les attentats du 7 janvier 2015. Les différents articles parus récemment à ce sujet rappellent les nombreux procès auxquels Charlie Hebdo, ainsi que Dieudonné, ont été confrontés au fil des ans. Lundi soir, en marge du 70ème anniversaire de l’Agence-Presse, le Premier ministre, Manuel Valls, est revenu sur le sujet en invitant les français à s’ouvrir sur les débats, rapporte 20 Minutes.
Manuel Valls a estimé que les français ont le droit de ne pas se déclarer Charlie car c’est la base même de la liberté d’expression que prône la France. Il a d’ailleurs rappelé que nombreux français ont pu s’exprimer lors des diverses manifestations : "ils étaient policiers, ont dit qu’ils étaient juifs", a-t-il souligné en estimant que pour s’exprimer il faut avant tout "pouvoir donner son avis". Manuel Valls a en revanche précisé qu’"il y a une grande différence entre pouvoir s’exprimer et vouloir assassiner des journalistes".
Dieudonné poursuivi, Charlie Hebdo soutenu par l’Etat
Plusieurs entités ainsi que des médias ont dernièrement dénoncé la manière dont l’Etat gérait deux situations pourtant similaires. D’un côté, Charlie Hebdo qui publie des caricatures de Mahomet, défendue par l’Etat à travers la liberté d’expression. De l’autre, le polémiste Dieudonné qui avait déclaré qu’il se sentait "Charlie Coulibaly", poursuivi pour "apologie du terrorisme".
Face aux reproches, Manuel Valls estime que rien ne vaut le débat à instaurer partout "dans notre société, dans nos quartiers, pour expliquer qu’il y a une différence entre la liberté d’expression et ce que sont des délits : le racisme, l’antisémitisme, l’apologie du terrorisme, le négationnisme". Pour le Premier ministre, ces thèmes ne sont pas des opinions, "ce sont des délits qui doivent être condamnés par la loi, et encore plus sévèrement puisque nous voulons durcir la législation dans ce domaine", a affirmé le Premier ministre.