Les manifestants ont réussi à faire pression contre Blaise Compaoré à tel point que le gouvernement a cédé face à son projet de révision constitutionnelle.
Ce nouveau projet de loi aurait permis au président actuel de briguer un nouveau mandat, lui qui est au pouvoir depuis 1987. Toutefois, beaucoup pensent qu’il a déjà fait son temps et se sont exprimés même par les armes. Des tirs à balles réelles ont d’ailleurs été entendus à proximité du palais présidentiel pour tenter de repousser les manifestants dont la colère semble actuellement être sans borne.
D’après un témoin présent sur place au moment des faits, "je vois trois corps qui gisent au sol. Ils ne bougent pas. Ils doivent être morts". Cette révolte a eu lieu durant la prise d’assaut de l’Assemblée Nationale par les révoltés suite au projet de révision constitutionnelle. "Il semble que nous sommes passés dans une situation où Compaoré devra quitter le pouvoir avant la fin de son mandat, l’année prochaine", a ainsi remarqué le chercheur Gilles Yabi, ancien directeur pour l’Afrique de l’Ouest de l’International Crisis Group (ICG) aujourd’hui analyste indépendant.
Et d’ajouter, "cela va dépendre de la réaction des forces de sécurité, mais je vois mal comment Blaise pourra aller au terme de son mandat si la violence dégénère aujourd’hui". Certains députés n’étaient pas encore sur place pour voter ce nouveau projet de loi quand les manifestants ont pris d’assaut le bâtiment du parlement. La police a tenté de calmer les émeutes mais a dû se retirer devant la pression de la foule.
Selon les dires d’un des manifestants, "Nous avons agi ainsi parce que Blaise a tenté de se maintenir au pouvoir trop longtemps. Nous sommes fatigués de lui". Un autre opposant a notamment ajouté, "Si c’est nécessaire, nous marcherons sur la présidence. Nous voulons que Blaise Compaoré dégage, nous voulons le changement."
De son côté, les autorités auraient émis un communiqué rapporté par le Figaro annonçant que "L’état de siège est décrété sur l’ensemble du territoire national. Le chef d’état-major des armées est chargé de l’application du présent décret, qui entre en vigueur à compter de ce jour". Ce texte serait dépourvu de date et d’en-tête officielle selon Le Figaro, et la signature apposée serait différente du paraphe habituel.