La modulation des allocations familiales est au centre du débat à l’Assemblée nationale concernant le budget de la Sécurité sociale. Marisol Touraine annonce un mécanisme de "lissage".
L’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2015, le fameux PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale), a débuté mardi soir à l’Assemblée nationale, annonce Le Figaro. Le débat va durer plusieurs jours et promet d’être houleux car une réforme majeure des allocations familiales a été annoncée le 16 octobre : leur modulation en fonction des revenus. Le gouvernement a négocié ce point avec le groupe des députés socialistes. Il ne figurait pas dans son projet de loi d’origine, présenté le 8 octobre, mais a été introduit via un amendement.
Dans son discours introduisant ce projet, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé : "Afin d’éviter les effets de seuils", c’est-à-dire d’amoindrir une chute trop brutale des allocations, le gouvernement va déposer un amendement "créant un lissage de cette modulation". Il est en effet prévu qu’à partir de juillet 2015, les allocations familiales des ménages dont les revenus dépassent 6 000 euros mensuels pour deux enfants seront divisés par deux et par quatre pour ceux qui gagnent plus de 8 000 euros.
Pour la ministre il s’agit surtout d’une "réforme de justice". "Une écrasante majorité de Français soutiennent cette mesure" car "ils comprennent que dans un pays où 50 % des salaires sont inférieurs à 1 700 euros, un effort peut être demandé aux familles qui gagnent plus de 6 000 euros", a-t-elle insisté mardi. Déjà "la gauche a prouvé son engagement pour les familles", a estimé Marisol Touraine, qui s’est employée à démonter les arguments des opposants à cette modulation, y compris à gauche.
Comme le constate les médias, les projets de réformes dans les prestations familiales doivent permettre de réaliser 700 millions d’euros d’économies.