Au 11e jour de la disparition mystérieuse du vol MH370, la Chine entame ce mardi des recherches au Tibet et au Xinjiang, deux régions comprises dans l’axe nord privilégié par les enquêteurs.
La Chine - qui compte 153 ressortissants parmi les 227 passagers du Boeing 777 de la Malaysia Airlines - est fortement engagée dans les opérations de recherches. Après avoir vérifié un à un les antécédents de chaque chinois voyageant à bord de l’appareil sur demande des autorités malaysiennes, elle affirme n’avoir trouvé « aucune preuve que des passagers chinois aient pu détourner l’avion ou être les auteurs d’un attentat ».
Par ailleurs, puisqu’une partie de son territoire figure sur la trajectoire possible de l’appareil, notamment « dans le corridor aérien nord », Pékin diligente à compter de ce mardi des opérations de recherche au Tibet et au Xinjiang, annonce sur l’Agence Chine Nouvelle l’ambassadeur chinois en Malaisie.
En Chine, le ton monte vis-à-vis des autorités malaysiennes, aussi bien au sein des familles des 153 passagers que dans la presse locale.
Sur la toile, la Malaisie est sujette à de virulents critiques l’accusant de « pays menteur », avec un gouvernement dont l’attitude est qualifiée d’ « imposture ». Les chinois reprochent notamment aux autorités malaysiennes d’avoir annoncé trop tardivement la thèse d’un détournement délibéré du vol MH370.
Pour l’agence officielle Chine Nouvelle, cette situation est « intolérable ». « Des efforts massifs ont été gaspillés en concentrant les recherches dans une zone où l’avion ne se trouvait pas », déplore l’agence dans un éditoriale rapporté par RFI. « Ce délai s’explique soit par un manquement au devoir ou alors une réticence à partager des informations en temps et en heure, ce qui serait inacceptable », assène-t-elle.
A ce stade de l’enquête, plusieurs zones d’ombres entourent encore cette affaire. Le travail des investigateurs est d’autant plus difficile étant donné que même la dernière localisation probable du Boeing reste floue.
Quant au motif de sa disparition, le mystère reste également entier. Si l’appareil s’est abîmé en mer, en l’absence de débris flottants, il n’y a aucun moyen de localiser le lieu du crash. Alors que si le crash a eu lieu sur terre ferme, « une balise de détresse, nommée ELT (pouremergency locator transmitter) aurait émis un signal automatique », explique le Figaro.
Dans le cas où l’hypothèse de détournement se confirme, il a fallu que l’atterrissage se fasse sur une piste suffisamment large pour accueillir un appareil aussi imposant. Ainsi, en portant des études sur un rayon de 4 000km, correspondant à la distance que le vol MH370 a pu parcourir après qu’on ait perdu sa trace sur les radars, les enquêteurs sont parvenus à identifier 634 pistes larges ayant pu accueillir l’appareil.
Autant dire que les investigations risquent encore de se poursuivre pour une période assez longue avant que l’on ne puisse savoir ce qu’est advenu le vol MH370 avec ses 239 occupants.