Au moins une entreprise de construction sur sept a recours au travail au noir.
Le phénomène touche surtout les très petites entreprises, selon une enquête des Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiale, Urssaf.
Une enquête, menée par l’Urssaf publiée par les Echos, révèle que le secteur de la construction a massivement recours au travail illégal, à raison d’une entreprise sur sept. 13,7% des entreprises dans le BTP n’a pas déclaré un employé ou a dissimulé une partie des heures de travail effectué. Le phénomène touche 8% des salariés du domaine de la construction et 18,5 % des seniors âgés de plus de 60 ans.
L’étude révèle que les métiers les plus touchés sont dans la peinture et la vitrerie, et près d’une entreprise sur quatre y a recours. Par contre, cette pratique illégale est moins répandue chez les couvreurs, les installateurs de réseaux d’eau et d’électricité.
Par ailleurs, la région Ile-de-France est la plus touchée par le travail au noir où près d’une entreprise contrôlée sur quatre est concernée.
Si le taux de fraude est de 4 % pour les entreprises employant plus de 20 salariés, le taux est plus élevé dans les entreprises de petite taille.
Quant aux sous-traitants, Eric Aubin (CGT) d’évoquer que " On voit souvent quatre ou cinq niveaux de sous-traitants en dessous du donneur d’ordre, voire plus, le travail détaché favorise le recours à la main-d’œuvre étrangère et beaucoup d’employeurs ne respectent pas les règles. ". Lui de continuer que " Mis sous pression par les grands groupes de BTP, les petits sous-traitants sont parfois contraints de recourir au travail illégal s’ils veulent dégager la moindre marge. Pour lutter contre le travail au noir, il faut d’abord limiter cette sous-traitance en cascade qui a explosé depuis vingt ans. Le recours aux salariés étrangers détachés explique aussi la recrudescence du travail dissimulé".