Le Conseil national de la sécurité routière estime que diminuer la vitesse maximale de 10 km/h sur les axes secondaires permettrait d’épargner 450 vies chaque année sur l’ensemble du territoire national.
Le débat est engagé concernant une possible réduction de la limitation de vitesse sur les axes secondaires, à l’image de la route du Littoral à La Réunion. En clair, Manuel Valls - ministre de l’Intérieur - pourrait opter pour une baisse de la limitation de vitesse sur le réseau secondaire. Et pourtant, la police a déjà du mal à faire respecter les 90 km/h.
Pour plus de précision : le Conseil national de la sécurité routière estime que "diminuer la vitesse maximale de 10 km/h sur les axes secondaires permettrait d’épargner 450 vies chaque année sur l’ensemble du territoire national".
S’appuyant sur nombre d’études démontrant que les axes nationaux et départementaux concentrent en effet l’essentiel des accidents mortels, les experts ont proposé au gouvernement d’abaisser la barre à 80 km/h. Une décision qui serait "associée à la généralisation de l’éthylotest antidémarrage pour les jeunes conducteurs, mais aussi à l’abattage des arbres en bordure de routes".
Cette décision pourrait, selon eux, faire passer de 3 600 à 2 000 le nombre de tués sur l’ensemble du territoire national d’ici à 2020.
Pour les automobilistes, la vitesse n’est pas le problème
Pour le délégué général de 40 millions d’automobilistes, ce projet est inutile. "Passer de 90 à 80 km/h ne change rien. Si vous jetez une voiture dans un arbre à plus de 50 km/h, vous êtes mort." A la place, il préconise une amélioration des infrastructures : "glissières de sécurité adaptées aux deux-roues et installées aux endroits dangereux", "bandes rugueuses contre la somnolence, un vrai problème, contrairement à la vitesse".
Une chose est sûre : la réduction des limitations de vitesse - passant de 90 à 80 km/h sur les axes secondaires - ne fait pas l’unanimité du côté des automobilistes. Interrogés sur la commune de Saint-Denis, de nombreux usagers de la route juge cette proposition "inutile". D’autres pensent que cela pourrait permettre de réduire le nombre d’accidents...
Mais contrairement à la métropole : sur l’île, la vitesse n’est pas la première cause de mortalité pour les accidents de la route. C’est l’alcool. Pourtant, une réduction de la vitesse pourrait être bénéfique, notamment sur la route en corniche où le nombre d’accrochages est particulièrement important. Mais toujours en ce qui concerne la route du Littoral, la limitation de vitesse - actuellement à 90 km/h - est difficilement respectée sur cet axe routier.
Pour l’heure, la réduction des vitesses n’est qu’à l’état de proposition mais elle pourrait être validée par la Sécurité Routière dès fin novembre.