Le kilo de pomme de terre se négocie en moyenne à trois euros sur les étals. Un prix doublé en cette saison, du jamais vu sur le marché.
A trois euros le kilo de pomme de terre pays, les clients ne se pressent pas pour les acheter. Après quelques heures de vente ce matin sur le marché du Chaudron, les forains sont contraints de revoir leur prix à la baisse.
Les pommes de terre réunionnaises sont cultivées dans les hauts des plaines, noyées sous les pluies depuis quelques mois. Si le prix des autres légumes s’est remis des épisodes cycloniques, le tubercule qui pousse sous terre souffre de la saison de pluie qui se prolonge. Donc, à météo exceptionnelle, prix exceptionnel.
Selon les forains, les pommes de terre péi n’ont jamais atteint ce prix de vente. Sur les étals des marchés, il n’y a quasiment que des pommes de terre locaux. Dans la grande distribution, les pommes de terre importées font partie du décor. L’auto-suffisance en tubercule n’est donc pas atteinte, mais la situation pourrait changer à conditions d’utiliser d’autres semences.
"On importe de la pomme de terre à La Réunion parce qu’on est obligé d’utiliser des variétés de semence de Métropole, des variétés qui ne conviennent pas forcément adaptées à nos conditions climatiques. Ca nous oblige à produire la pomme de terre essentiellement dans les hauts. Pour avoir l’auto-suffisance en pomme de terre il faudrait utiliser des variétés plus adaptées, tropicalisées qui nous permettraient de faire des plantations dans les bas", explique Yannick Soupapoulé.
Dans notre département, entre 7.000 et 8.000 tonnes de pommes de terre sont produites chaque année sur une surface d’environ 400 hectares, visiblement trop peu pour satisfaire la demande locale, encore moins dans ces conditions climatiques.