Le ministre mauricien de l’Agro-industrie Satish Faugoo a évoqué une piste criminelle après le violent incendie qui a dévasté ce week end les champs de cannes à Maurice.
Après avoir constaté l’ampleur des dégâts dans les champs de cannes au Nord de l’île, Satish Faugoo a soupçonné un acte criminel.
« Nous n’avons pas des preuves directes. Mais, il existe de fortes indications qu’il s’agit d’un acte criminel. J’ai demandé à la police de mener une enquête serrée afin de s’assurer que les auteurs de cet acte soient traduits en Cour. Il est bon de souligner que les coupables risquent jusqu’à 20 ans de prison. Ne jouez donc pas avec le feu », a prévenu Satish Faugoo, ce lundi 10 septembre, à l’issue d’une réunion avec tous les acteurs du secteur cannier.
Le ministre Satish Faugoo a ajouté que l’industrie sucrière, levier de l’économie locale, ne méritait pas de subir de tels actes à une « période où la situation économique du pays est morose ».
Un opérateur économique local, Arthur Lagesse, directeur de l’établissement Mount, a lui aussi évoqué une piste criminelle après le
violent incendie qui a ravagé, samedi 8 septembre, quelque 500 arpents – environ 211 hectares – de champs de cannes dans les régions de Mapou et de Pamplemousses.
« Un planteur, qu’il soit petit ou grand, ne mettra pas le feu à son champ de canne un samedi à midi et de surcroît par un temps venteux. Il l’aurait fait un dimanche soir ou lundi », argumente-t-il.
Selon Satish Faugoo, la canne brûlée, évaluée à environ 12 000 tonnes, doit être récoltée et broyée le plus vite possible, au plus tard dans un délai de 48 heures. « Au cas contraire, le degré de pureté de la canne est réduit. Si la canne brûlée reste plus de 48 heures dans les champs, l’usinier peut même refuser de l’acheter », ce qui impliquerait une perte énorme pour les planteurs.
D’après les médias mauriciens, ce sont pas moins de 2 000 arpents - environ 8 000 hectares - de cannes qui avaient été détruits par une série d’incendies en une semaine. La police tente pour le moment de recueillir des indices pour confirmer ou infirmer la thèse criminelle avancée par les autorités. A en croire les premières estimations, le manque à gagner dû à l’incendie s’élèverait à Rs 20 millions (environ 515 000 euros).
Sources : L’Express.mu, Defimedia.info