Une alerte sanitaire a été lancée par le gouvernement péruvien à la suite de la mort inexpliquée de plusieurs espèces animales, essentiellement des dauphins et des pélicans sur la côte Nord ces derniers temps. Depuis janvier, 900 dauphins ont déjà échoué sur les plages sans que les spécialistes ne parviennent à déterminer les causes. Et en l’espace de deux semaines, près de 1 500 pélicans ont subi le même sort.
Depuis samedi, 18 plages de Lima, la capitale péruvienne, sont concernées par une alerte sanitaire. Une décision que le gouvernement local a dû prendre à la suite de la découverte de plusieurs cadavres d’animaux dans ces zones où le ministère de la santé devait interdire tout accès jusqu’à ce que lumière soit faite sur ce phénomène étrange.
Près de 1.500 cadavres d’oiseaux de mer, essentiellement des pélicans, y ont été recensés ces dernières semaines. Sans parler des 900 dauphins qui ont échoué depuis janvier dernier sur ces plages.
Les raisons exactes de cette hécatombe n’ont pas encore été identifiées jusqu’ici, mais la thèse d’une mort par inanition est déjà assez évidente pour de nombreux spécialistes. Mais là encore, les avis divergent. Pour l’ancien ministre de la santé, Uriel Garcia, c’est « la pêche excessive » de l’anchois, principales nourritures des pélicans, qui explique ce phénomène.
Des spécialistes parlent par contre d’un réchauffement des eaux du Pacifique qui met en péril la vie de la faune marine. Les petits poissons supporteraient mal le courant chaud d’El Niño qui circule dans cette zone. Du coup, ils meurent par milliers au détriment des cétacés et des oiseaux dont la survie dépend pourtant d’eux.
Le biologiste allemand Stefan Austermühle, directeur de l’ONG Mundo Azul, évoque plutôt la thèse d’un virus qui, selon lui, « représente un risque pour la santé humaine » en raison d’une possible mutation. Cet organisme œuvrant pour la protection des espèces marines et côtières et de l’écosystème, avait déjà estimé en 2003 le nombre de dauphins capturés pour la consommation humaine au Pérou à 3 000 animaux par an, voire plus.
Par ailleurs, des analyses faites sur des prélèvements effectués à 800km au Nord de Lima ont déjà écarté la thèse d’une grippe aviaire.
Le ministère péruvien de l’Environnement se donne dès lors « cinq à dix jours » pour faire la lumière sur cette affaire.
De son côté, la vice-ministre de la pêche, Patricia Majluf a décidé de démissionner de son poste vendredi dernier en raison de « désordre, irrégularités et corruption » qui mineraient le secteur halieutique péruvien depuis des lustres.
Une déclaration qui semble confirmer les doutes de Carlos Bocanegra de l’Université de Trujillo qui avait déjà avancé que l’on « essaie de sauver certains intérêts ». « C’est incroyable que l’Institut de la mer (chapeauté par le ministère de la Pêche) ne se prononce pas sur la mort massive de pélicans et de dauphins », s’est en effet indigné ce biologiste de renom.
Source : sudouest.fr