Le fameux débat de l’entre-deux tours a cristallisé la sphère politique française. Les réactions politiques s’enchaînent suite à ce face à face entre les deux candidats à la présidentielle.
Pour le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, Hollande « a été égal à lui-même, c’est-à-dire plein d’arrogance, plein de suffisance, prenant beaucoup de libertés avec la vérité, ne proposant pas de véritables solutions ».
Jeannette Bougrab du secrétariat d'Etat à la Jeunesse estime pour sa part que « Nicolas Sarkozy par sa compétence, son volontarisme, et sa connaissance des dossiers a mis en exergue l'inexpérience gouvernementale de François Hollande, et l'imprécision de ses propositions tant sur l'économie, le nucléaire, ou l'immigration ».
Dans un communiqué publié ce jeudi 3 mai, elle soutient que « Le candidat socialiste a pour seul bilan d'avoir coulé son département pour des décennies et d'avoir laissé prospérer les dérives troubles au sein du Parti Socialiste ».
Xavier Bertrand, ministre UMP du travail, lui, pense qu’après le débat d’hier soir, « les Français peuvent juger, face aux imprécisions, à l'arrogance et à l'agressivité du candidat socialiste, de la solidité, de la force de l'expérience et du sérieux des propositions de Nicolas Sarkozy nécessaires au redressement de notre pays ».
« Le 6 mai, ils voteront pour Nicolas Sarkozy ! », déclare-t-il sur sa page Facebook.
NKM, la porte-parole du candidat sortant, a, pour sa part, pointé du doigt François Hollande qui selon elle avait « esquivé sur des questions précises » notamment sur les centres de rétention et le nucléaire. « Sur ces sujets-là, il a menti. François Hollande fuit, il esquive les questions depuis des semaines. Nicolas Sarkozy était précis, c’est sa façon de respecter les Français », souligne-t-elle sur iTélé.
Pour Jack Lang, ancien ministre socialiste, « François Hollande a littéralement dominé Nicolas Sarkozy de bout en bout. Avec un talent rare, il a révélé une fois de plus sa maîtrise des dossiers, sa rigueur intellectuelle, son sens élevé de l'Etat, la puissance de ses convictions et la solidité de ses engagements ».
Un avis que partage bien évidemment le numéro deux du PS, Harlem Désir. Selon lui, « Hollande a remporté la bataille de la crédibilité et de l'espoir. Il était fort face à un Nicolas Sarkozy dans les cordes, acculé, sur la défensive. Il était dans le débat, Sarkozy était comme d'habitude dans le pugilat, pas au niveau d'un président ».
« François a dominé le débat avec force et vérité. Le changement est en marche. L'espoir est là », renchérit Ségolène Royal sur son compte Twitter.
Côté FN, on préfère plutôt inscrire les deux prétendants à l’Elysée sur un même tableau. « J'ai eu le sentiment que ce débat était assez ennuyeux parce que c'est le résultat naturel quand on oppose deux jumeaux idéologiques (..) Autant Sarkozy avait été assez bon en 2007 autant j'ai trouvé que là sur la forme il était assez fébrile et souvent sur la défensive et donc parfois agressif cette fois-ci, parce qu'il était gêné par son bilan (..) Face à lui un représentant de la gauche dont on sait qu'il n'y pas grand-chose à attendre parce que on a vu la gauche à l'œuvre », a déclaré Florian Philippot, un des porte-paroles de Marine Le Pen sur BFM-TV.
Finalement, c’est Eric Besson, l’ancien socialiste, actuellement ministre de l’Industrie, qui résume le mieux les échos de ce débat lorsqu’il déclare que : « C'était un débat rugueux mais de bon niveau. Chacun dira que son favori a gagné. Ce qui me fait voter Nicolas Sarkozy est résumé par sa conclusion ».
Sources : 20 minutes- Europe1- Le Parisien