Au terme d’une mission de dix jours à Madagascar, la rapporteuse spéciale de l’ONU, Gulnara Shahinian, a fait état des menaces qui pèsent sur les femmes et les enfants en matière d’esclavage moderne.
Travail des enfants dans les mines et carrières, mariages forcés, servitude domestique, servitude pour les dettes, viols et prostitution… Autant de formes de l’esclavage contemporain relevées par l’émissaire de l’ONU, Gulnara Shahinian, au bout d’une mission de 10 jours à Madagascar.
Les pires formes de l’esclavage moderne sont pratiquées généralement dans les régions les plus reculées, et ce, malgré la législation en vigueur. Lors d’une conférence de presse à Antananarivo ce mercredi 19 décembre, l’experte indépendante des Nations unies a exprimé son indignation face à l’impunité et à la corruption qui se font au sein des instances concernées.
« Les lois sont censées protéger les citoyens et non seulement les punir », souligne-t-elle devant les journalistes au siège des Nations unies à Andraharo. Durant sa première mission, dans la Grande île, Gulnara Shahinian a notamment pu constater de visu la situation dans plusieurs villes comme Antsirabe, Ambositra, Ihosy, Sakaraha, Mampikony et la capitale Antananarivo.
A l’issue de cette descente sur terrain, les conclusions de la rapporteuse spéciale ont été sans appel : « la pauvreté extrême qui sévit actuellement (à Madagascar) constitue une des causes qui conduit certaines communautés à subir les formes contemporaines de l’esclavage ».
Devant la presse, Gulnara Shahinian a montré du doigt l’inaction et le manque d’engagement des autorités pour éradiquer le phénomène d’esclavage moderne. « La lutte doit être une affaire de tous », insiste-t-elle, dénonçant le laxisme dont fait preuve une partie de la société face au fléau.
A noter que l’envoyée spéciale de l’ONU doit présenter un rapport complet de sa mission devant le Conseil des droits de l’homme, en septembre 2013.
Source : Les Nouvelles